CHEZ les invertébrés, une réduction de la signalisation insuline/Insuline Like Growth Factor 1 (IGF1) est associée à une majoration de la longévité. Au cours de l'évolution des espèces, cette voie de signalisation s'est enrichie passant d'un récepteur unique chez les organismes les plus simples à des dizaines de récepteurs chez les mammifères. Chez les mouches et les souris, il semblerait aussi que l'IGF1 puisse jouer un rôle sur la durée de vie. Mais qu'en est-il chez l'homme ?
En moyenne 2,5 cm de moins.
On sait déjà qu'une baisse du taux d'IGF1 est associée à un moindre risque de cancer, mais à une majoration du risque cardio-vasculaire et de diabète. En outre, le vieillissement chez l'homme conduit à une baisse des taux de GH (hormone de croissance) et d'IGF1.
Le rôle de la voie de signalisation insuline/IGF1 dans la longévité n'était jusqu'à présent pas clair. Le travail mis en place par l'équipe du Dr Yousin Suh (New York) pourrait désormais permettre de mieux l'appréhender. Le chercheur a analysé les taux d'IGF1 dans une population de femmes centenaires, d'origine juive ashkénaze, chez leurs enfants âgés en moyenne de 70 ans et chez des témoins appariés.
Le taux sanguin d'IGF1 des filles de centenaires était en moyenne plus élevé de 35 % que celui des témoins, alors que celui de leurs fils était équivalent à celui de la population appariée. Ces femmes faisaient en moyenne 2,5 cm de moins que les témoins alors qu'aucune différence de taille n'était notée pour les hommes. Les auteurs ont ensuite analysé les gènes d'IGF1 et des récepteurs à l'IGF1. Si les premiers étaient remarquablement bien conservés, il existait un polymorphisme pour les seconds (au moins 20 variants). L'équipe du Dr Suh a aussi procédé à un génotype des mutations du gène IGF1 chez les 384 centenaires et chez les 312 témoins. Chez ces derniers, l'incidence des mutations Ala-37-Thr ou Arg-407-His s'établissait à 0,3, contre 2,3 % chez les centenaires. Pour les auteurs, «la région codante pour le gène IGF1 était remarquablement stable chez les 384 centenaires, ce qui semble aller dans le sens d'une pression de sélection importante qui se serait exercée sur le gène au cours de l'évolution. L'existence de mutations sur le gène du récepteur de l'IGF1 va, elle, dans le sens d'une rareté des mutations non synonymes dans la population normale et d'un enrichissement net chez les personnes dotées d'une longévité particulière».
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