FRANÇOISE SAGAN en avait par-dessus la tête qu'on lui parle de sa «petite musique». Pourtant, c'est celle-ci qui donne le ton au récit de sa vie tumultueuse, dans laquelle elle ne s'est jamais économisée – en ces temps d'hygiénisme à tous crins, un exemple qu'on aurait presque envie de suivre. Les phrases de Sagan, qui seraient presque banales sans cette légèreté qui est la politesse de son désespoir, sont l'indispensable contrepoint aux images.
L'auteur de « Bonjour tristesse », primée à 18 ans, a aimé les coups-de-tête, la fête, les excès, et surtout la liberté. Ce qui l'a conduite à parfois maltraiter son entourage proche et à provoquer ce qu'elle redoutait le plus, la solitude.
Diane Kurys, qui avait déjà évoqué un autre écrivain, George Sand (Juliette Binoche, « les Enfants du siècle »), s'est souvent penchée sur les conflits intimes et familiaux. Son style cinématographique n'est pas celui d'une petite musique. Et la triste fin de vie de Sagan n'avait pas besoin d'une mise en scène redondante, appuyée, qui confine au mauvais goût. Mais l'ensemble tient la route et l'on passe avec aisance du petit monde littéraire aux nuits blanches au casino et à la Normandie bucolique, entre autres. Les « personnages », s'ils ne sont pas forcément ressemblants, sonnent vrai, comme Jacques Chazot (Pierre Palmade), Guy Schoeller (Denis Podalydès), Peggy Roche (Jeanne Balibar). Mais bien sûr, c'est Sylvie Testud qui emporte la palme. On ne doutait pas qu'elle fut capable de cette nouvelle transformation. Sans singer, sans avoir besoin d'heures de maquillage, elle est Sagan, avec cette élocution particulière et ce fou désir de vivre l'instant. Oui, ne serait-ce que par le choix de l'actrice, merci Diane Kurys.
Le téléfilm en deux parties de 90 minutes chacune, dont est tiré le film, sera diffusé par France 2 à la rentrée.
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