ZENON
Records de pluies en avril entretiennent le babil. Jamais n'a-t-on vu autant de littérature journalistique sur le temps qu'il a fait et qu'il fera peut-être. Derniers ronchons en date : les marchands de primeurs et les cuisiniers. Sollicités, il est vrai, les premiers déclarent à l'envi qu'ils ne vendent pas leurs navets nouveaux, les autres que même au début du mois de mai leurs clients demandaient encore des plats roboratifs comme la saucisse aux lentilles, boudant les ragoûts de légumes.
« Le Monde » se penche sérieusement sur la hausse des ventes des bottes et des coupe-vent, tout en s'émerveillant que les Français ont préféré passer leurs journées de « ponts » au soleil ! Notre confrère, plus sérieusement, a aussi interrogé le responsable médical de l'unité psychiatrique de l'Hôtel-Dieu à Paris, le Dr Dantchev (6-7/5), pour cet utile rappel : « Les variations non pathologiques de l'humeur sont influencées par la quantité de lumière reçue par vingt-quatre heure ». On imagine l'effet sur tout un mois, et la sombre rumeur de la Somme !
Le rôle du soleil dans la synthèse de la vitamine D n'était pas oublié : voilà pourquoi nos enfants ne sont plus rachitiques ! Par contre, le moral des chercheurs qui passent tout l'hiver en terre Adélie est aussi bas que leur taux de vitamine D, et « Le Figaro » du même jour s'intéressait au « syndrome de l'Antarctique » dû au manque de soleil. Syndrome identique à celui du sous-marinier ou de l'astronaute. Pourtant, à son retour sur terre, le touriste Dennis Ross était en pleine forme ! On aurait dit qu'il avait bronzé au clair de Terre ! Il était resplendissant comme un éleveur de rennes !
Car, dans l'Arctique, les Lapons n'ont pas ce syndrome-là mais plutôt celui de Tchernobyl qui a, non seulement décimé leurs troupeaux, mais fait des ravages dans la population. L'éleveur de rennes trouve sa vitamine D dans les poissons gras, à base de sa nourriture. Par surcroît, note un autre médecin, « les éleveurs de rennes vivent à l'extérieur toute l'année, ils profitent donc du moindre rayon de soleil ».
Mais les pauvres chercheurs de la base Concordia, par exemple, qui doivent vivre à 3 200 mètres d'altitude près du pôle Sud, par une température moyenne de - 55°, et des maxima de - 80° ?...
Ils n'ont pas de rennes pour les aider à prendre le soleil. Allez, ration de vitamine D pour tout le monde !
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