Parmi les travaux inachevés et un enjeu des années à venir, figure l’exploration de l’hypnose chez l’enfant douloureux. Depuis1998, trois « Plans Douleur » se sont succédés avec pour fil conducteur l’amélioration de la prévention de la douleur aiguë et de la prise en charge de la douleur chronique en France. L’un des objectifs de ce 3e Plan était de définir l’efficacité des traitements médicamenteux et des méthodes non pharmacologiques comme l’hypnose. Cependant à quelques mois de l’échéance, « l’évaluation des méthodes non pharmacologiques (la stimulation externe dans la lombalgie et l’hypnose dans la migraine) n’a pas encore produit de résultats », remarque le Dr Alain Serrie (Hôpital Lariboisière, Paris).
En partie grâce à des études récentes, on observe un regain d’intérêt pour l’hypnose dans le traitement de la douleur. Et ce sont les enfants qui semblent le plus profiter de cette technique : ils ont une grande facilité à « glisser » de la réalité au monde de l’imaginaire, l’habitude de réagir aux suggestions et enfin l’hypnose possède une dimension ludique très appréciée des plus jeunes.
Un enjeu majeur des années à venir
Ces méthodes non médicamenteuses, telles l’hypnose et la relaxation constituent un enjeu majeur des années à venir. « Chez l’enfant, explique le Pr Daniel Annequin, (Hôpital Trousseau, Paris) les traitements médicamenteux gagnent fortement à être accompagnés d’explications et de méthodes non médicamenteuses, telles l’hypnose et la relaxation. Ces moyens renforcent l’action des antalgiques chez l’enfant, où ils s’avèrent particulièrement efficaces. Par exemple, l’association mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote MEOPA/imagination permet des gestes douloureux que nous ne pouvions pas réaliser avec le MEOPA seul : il existe une suggestibilité grâce à l’utilisation du MEOPA qui décuple les effets de l’hypnose ». Associer l’hypnose à cette technique particulière permet à la fois aux enfants de se focaliser plus facilement sur un objet différent du soin, et une dissociation psychique plus rapide confirment les Drs Chantal Wood (Hôpital Robert Debré, Paris) et Antoine Bioy (CHU du Kremlin-Bicêtre, Paris) *. L’association MEOPA/techniques d’hypnose (imaginaire focalisé) s’avère plus confortable que le MEOPA seul pour les soignants, remarquent-ils, car le patient étant « loin » de son soin, la gestion de l’acte est plus simple (moins d’anxiété, de peur, etc.).
« L'aide-mémoire de l'hypnose en 50 notions", par Antoine Bioy, Isabelle Célestin et Chantal Wood mai 2010, Ed Dunod.
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