PLUS DE 14,4 millions de personnes en France souffrent d'hypertension artérielle. «Tout le monde ne devient pas hypertendu» et «l'hypertension n'est pas une maladie contagieuse», explique le Comité français de lutte contre l'hypertension (CFLHTA). Pourtant, on la retrouve fréquemment chez plusieurs membres d'une même famille, neveu, enfant, mari ou femme. Le CFLHTA en fait le thème de la campagne d'information et de prévention lancée à l'occasion de la Journée nationale de lutte contre l'hypertension aujourd'hui, avec le slogan, « L'hypertension artérielle : une histoire de famille ».
La campagne s'appuie sur les résultats de l'enquête FLASH 2007 que réalisent chaque année, depuis 2001, le CFLHTA et TNS Healthcare SOFRES, sur le mode de vie et la prise en charge médicale de l'hypertension. Pour la première fois, le comité a tenté de mesurer l'hypertension au sein des couples et plus largement au sein de la famille. Chez 44 % des hypertendus traités, un proche membre de la famille est aussi soigné pour une HTA. L'hypertension est fréquemment rencontrée lorsque les individus vivent en couple : dans 43 % des couples, un des conjoints de plus de 35 ans est traité pour HTA et, dans 12 % des couples (un couple sur dix), les deux conjoints sont hypertendus.
Niveau de pression comparable.
Les données confirment que le risque de devenir hypertendu est non seulement la conséquence de facteurs non modifiables tels que l'âge, le sexe, l'origine ethnique ou l'existence d'antécédents familiaux, mais aussi que des facteurs dits modifiables (alimentation, poids et activité physique) ont un impact important. L'étude révèle que «le niveau de pression artérielle est très comparable entre les deux conjoints alors que l'indice de masse corporelle par exemple peut différer», explique le Pr Jean-Jacques Mourad, de l'hôpital Avicenne, président du CFLHTA. Le fait que les couples ont souvent une faible différence d'âge et qu'après quelques années de vie commune leurs habitudes alimentaires et leur mode de vie se ressemblent peut expliquer une telle observation. Toujours d'après l'étude FLASH, les trois quarts des couples interrogés ont déclaré partager plus de douze repas par semaine ; un quart ont tenté de perdre du poids ensemble et un tiers pratiquent une activité physique commune.
Les conséquences en termes de prévention sont importantes, d'autant que 25 % des hypertendus ignorent qu'ils le sont : «Si votre conjoint vient d'apprendre qu'il est hypertendu ou si un membre de votre famille est concerné, il est important de s'interroger sur son risque de le devenir soi-même. C'est aussi le bon moment pour adopter avec lui de bonnes habitudes et l'aider dans la prise en charge de son hypertension; toute la famille va en tirer profit», souligne le Pr Xavier Gired, hôpital Salpêtrière, membre du CFLHTA. Parmi ces habitudes, l'alimentation saine et équilibrée (sans excès de graisse et de sel), la pratique d'une activité physique régulière (20 minutes trois fois par semaine pour une baisse moyenne de 4 mmHg de la pression artérielle systolique), la réduction de la consommation d'alcool (deux verres de vin par jour au maximum pour une diminution de 4 mmHg de la PA).
Un nouveau livret d'information, diffusé par la Maison du coeur et la Fédération française de cardiologie, est disponible gratuitement et téléchargeable sur le site www.comitehta.org. Il fournit une foule d'informations et de conseils de prévention pour l'hypertendu et sa famille. « Je suis hypertendu, que dire à ma femme ? », « Mon conjoint est hypertendu : que faire pour l'aider », « 10 conseils aux hypertendus et à leur famille » sont parmi les questions abordées dans ce guide.
Avec les générations
Le risque d'hypertension artérielle croît avec l'âge et le vieillissement des vaisseaux sanguins. En France, en 2007, 6 % des individus âgés de 35 à 44 ans, 20 % des 45 à 54 ans et 59 % des sujets de plus de 75 ans sont traités pour une HTA. Dans une famille, l'hypertension augmente pour chaque génération et la fréquence est dix fois plus élevée chez les grands-parents que chez les petits-enfants. De bonnes pratiques appliquées précocement permettent notamment de réduire l'obésité abdominale qui touche 44 % des couples à partir de 35 ans et donc le risque d'HTA, quel que soit l'âge.
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