L ES symptômes musculo-squelettiques sont très fréquents chez les musiciens, quel que soit leur niveau de compétence musicale. Cela n'est pas surprenant, lorsque l'on sait que cette activité implique des mouvements répétitifs et des postures contraignantes.
Selon le Dr Grassi, les désordres musculo-squelettiques que connaissent les musiciens sont chroniques et peuvent être responsables d'invalidité entraînant parfois l'arrêt d'une carrière, une perte de la précision et de la vitesse des mouvements. Ces désordres sont sous-diagnostiqués et sous-évalués, notamment parmi les jeunes musiciens.
Les facteurs prédisposants
La symptomatologie des désordres musculo-squelettiques observée chez les musiciens est intimement liée à la taille, au poids, à la position de l'instrument lorsque le musicien joue, au temps consacré à la pratique de l'instrument, à la posture et à la technique.
La prédisposition aux pathologies rhumatismales des tissus mous est fréquemment associée à l'hypermobilité articulaire couramment observée chez les musiciens, même si cette même laxité articulaire facilite la pratique de certains instruments, comme la flûte, le piano et le violon.
Les douleurs aux mains sont très fréquentes chez les musiciens de musique classique, notamment parmi les pianistes, ainsi que d'autres symptômes de type faiblesse des doigts, raideur, perte de contrôle, etc.
Les syndromes cliniques incluent, le plus fréquemment : des crampes, des synovites d'origine traumatique au niveau du poignet, des dystonies, un syndrome du canal carpien, une acro-ostéolyse, des neuropathies et un arrêt prématuré de la croissance des doigts chez les adolescents.
Le développement de ces différents tableaux cliniques est généralement associé aux rythmes des représentations et à la charge de travail.
La prise en charge des désordres musculo-squelettiques des musiciens est souvent difficile. Une prévention précoce et régulière, le repos, des attelles, la correction de problèmes techniques et l'enseignement de la manipulation de l'instrument ainsi que la révision de l'ergonomie des instruments ont leur importance pour améliorer certaines situations.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les injections locales de stéroïdes peuvent momentanément soulager le patient. Trilles, arpèges ou octaves sont à éviter chez des pianistes qui ont des douleurs au niveau des extrémités supérieures. Certains concertos de Tchaïkovski ou de Beethoven, cités par le Dr Grassi comme exemples, risquent d'aggraver les douleurs au niveau des mains et d'engendrer un handicap.
Une thérapie musicale a été proposée pour soulager des douleurs chroniques et traiter des signes de dépression sous-jacents consécutifs à l'arrêt de la pratique musicale.
D'après la communication du Dr W. Grassi, université d'Ancona, Italie.
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