UN AN APRES le tsunami, Emergesat est prêt. Ce cube qui peut être embarqué dans les soutes d'un avion, ou être héliporté, grâce à ses dimensions limitées (2 m x 1,5 m x 1,6 m), bourré de 400 kilos d'électronique de pointe, fruit de la collaboration du Cnes (Centre national d'études spatiales) et d'Alcatel Alenia Space, apporte une réponse spatiale à la gestion des catastrophes. Une réponse qui avait cruellement fait défaut lors des catastrophes survenues au cours des douze derniers mois, dans le Sud-Est asiatique comme au Pakistan. Opérationnel dès l'arrivée sur site, quelles que soient les conditions météo, Emergesat offre quatre types de service : l'assistance médicale, autrement dit, l'identification des victimes, les premiers soins, la gestion des populations, le suivi des épidémies ; la gestion des ressources, c'est-à-dire de stocks alimentaires, des ressources en eau potable, des moyens logistiques ; la gestion des urgences en génie civil, avec l'identification des réparations urgentes des bâtiments publics, des routes, des infrastructures ferroviaires et des pistes de décollage ; le soutien aux populations, grâce à la distribution des aides, au recensement et au regroupement, à l'information, la gestion des décès, l'aide à la recherche des disparus.
Un outil pour « penser les catastrophes ».
Pour répondre à une telle diversité de besoins, le conteneur humanitaire met en œuvre deux types de télécommunication : verticale, avec les bases arrière, par liaison satellite et échanges de données avec les centres de décisions et les services distants (hôpitaux, centres de météorologie, d'océanographie, de cartographie, etc.) ; et horizontale, grâce aux technologies de courte portée, inférieures à 50 km, avec les réseaux de communication GSM, Wi-Fi et Wimax.
Selon ses concepteurs, le nouvel outil permettra de « penser les catastrophes », de les contrôler au plus près, afin de maîtriser au mieux la prévention. Les satellites sont évidemment mobilisables à tout instant, partout dans le monde, intacts et ubiquitaires, alors que les populations au sol et leurs moyens de liaison physique sont anéantis.
Le défi technologique est relevé. Il reste maintenant à réussir le lancement diplomatique du programme. Comme l'explique l'ancienne ministre Nicole Guedj, aujourd'hui chargée du dossier à l'Elysée, « l'ampleur et la complexité des enjeux humains passent par une initiative fédératrice qui exige coopération et partenariat pour être connue et mise au service de tous et partout dans le monde ».
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