POUR LA PREMIÈRE fois depuis les jeux Olympiques d'Athènes, en 2004, la recherche de l'hormone de croissance sur les échantillons sanguins aura lieu en direct, sans congélation des prélèvements, dans les deux laboratoires de Lausanne (Suisse) et Seibersdorf (Autriche) agréés par l'AMA (Agence mondiale antidopage). En annonçant cette procédure, l'UEFA entend «franchir un pas significatif contre les fléaux à combattre», selon la formule de son président Michel Platini, qui a placé ce tournoi sous le signe du respect et de la lutte contre le dopage. «Il est important que cet événement serve à faire passer un message social, civique, et humanitaire», insiste-t-il, tout en déclarant : «Je ne crois pas au dopage organisé dans le football.»
De fait, il serait surprenant que le test de l'hGH fasse sa première victime dans les rangs des 16 équipes en lice. Notamment parce que les échantillons sanguins ne recèlent que durant trois ou quatre jours des traces d'un produit soupçonné être largement utilisé hors compétition.
Il semble également peu probable que l'un des 368 joueurs engagés dans l'Euro tombe pour transfusion homologue ou utilisation d'hémoglobines de synthèse, les autres faits de dopage dont la détection passe par l'analyse sanguine et dont les joueurs usent de préférence en période de repos. «On peut parier sans prendre de risque que les contrôles seront tous négatifs», annonce un responsable de l'antidopage italien, Alessandro Donati. Déjà, l'UEFA vient d'annoncer que «les contrôles urinaires et sanguins qui ont été pratiqués depuis un mois sur des joueurs de toutes les équipes, toujours de manière impromptue, chez eux, après les entraînements ou après les matchs, se sont tous révélés négatifs».
En compétition, deux joueurs de chaque équipe, remplaçants compris, seront tirés au sort après chacun des 31 matchs, soit un total de 124 contrôles. Des contrôles inopinés s'ajouteront à ce programme.
«Le football est un sport technique où le dopage n'a aucun intérêt et n'existe qu'à l'état d'épiphénomène», estime le président de la fédération internationale (FIFA), Sepp Blatter. Un avis partagé par le Dr Jean-Pierre Paclet : «Le risque, de plus en plus grand, d'être détecté positif n'est pas compensé par l'avantage minime que peut procurer une prise de produit illicite, affirme le médecin des Bleus. De ce point de vue, le foot n'a rien à voir avec des disciplines telles que le cyclisme, la natation ou l'haltérophylie, où le résultat découle directement de la performance sportive.»
> CH. D.
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