L A Fédération hospitalière de France (FHF, qui représente la quasi-totalité des hôpitaux publics) estime que les hôpitaux auront besoin l'an prochain d'une augmentation de leur budget de 9,2 %. Soit 5,8 points de plus que ce qu'ils ont obtenu en 2001.
Président de la FHF, le sénateur-maire (RPR) de Rambouillet, Gérard Larcher, a présenté cette addition à Jacques Chirac lors du déjeuner à l'Elysée de la communauté hospitalière (« le Quotidien » du 1er juin). Le lendemain, devant les membres de l'URHIF (union hospitalière d'Ile-de-France) réunis en congrès, il a refait ses calculs et précise qu'il faudrait à l'hôpital public, d'une part, 4,2 % de crédits supplémentaires pour la seule reconduction de ses moyens et, d'autre part, 5 % de plus pour son passage aux 35 heures (partant du principe que celles-ci vont créer 7 % d'emplois supplémentaires). « Nous savons bien, a insisté Gérard Larcher, que nous ne pourrons pas financer l'ARTT (aménagement et réduction du temps de travail) sans moyens exceptionnels et pérennes. »
La FHF est consciente de la difficulté de l'exercice. Son délégué général et ancien directeur des Hôpitaux Gérard Vincent admet que « trouver des sommes de ce niveau » relève du « pari impossible ». Elle réitère donc sa proposition de réduire à l'hôpital la taxe sur les salaires et de la remplacer par une TVA très faible.
Les hôpitaux de la seule Ile-de-France hors AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) alertent quant à eux les pouvoirs publics sur leur état de santé budgétaire. « Une grande majorité de nos établissements risque de basculer cette année dans le déficit et envisage des reports de charge », explique Yves Tavernier, président de l'UHRIF et député (PS) de l'Essonne. S'alarmant d' « une perte de contrôle budgétaire » prévisible « pour la majorité de ses adhérents », l'UHRIF demande une révision du système de redistribution des crédits hospitaliers nationaux. Le réaménagement de la « péréquation » entre régions n'est pas totalement exclu par le gouvernement, qui vient de demander à l'IGAS (inspection générale des Affaires sociales) un rapport sur le sujet. Le directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation d'Ile-de-France (ARHIF), Dominique Coudreau, s'interroge, lui aussi, sur le bien-fondé de cette péréquation : « Au total, entre 1997 et 2000, les crédits distribués par l'agence ont augmenté de 4,7 %. Cela signifie que nous n'avons pas eu la reconduction des moyens. Il est temps de se demander dans quelles conditions on peut continuer ainsi. » La contribution budgétaire à laquelle aspire le directeur de l'ARH doit lui permettre aussi de poursuivre la restructuration du paysage hospitalier francilien - 10,8 % des lits de court séjour supprimés entre 1997 et 2001 (dont la moitié dans des cliniques privées), et 20,6 % de lits créés en soins de suite et de réadaptation.
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