DE NOTRE CORRESPONDANTE
«L'ARLÉSIENNE s'efface au profit du Phénix.» C'est par cette métaphore que Frédéric Rostand, président du directoire de Générale de Santé, la plus importante chaîne de cliniques privées présente en France, a annoncé que, après sept années laborieuses de chantier, la construction du « vaisseau amiral », l'hôpital privé Jean-Mermoz à Lyon, était en voie de finition.
Ce projet estimé à 41 millions d'euros en 1999, et initialement baptisé « Clinique de l'Europe », a connu «quelques vicissitudes qui seront oubliées d'ici à un an», a assuré Frédéric Rostand.
Débuté en 2000, le chantier avait déjà donné naissance à la clinique et au bâtiment d'oncologie, lorsque la découverte de malfaçons sur le site, puis la mise en redressement judiciaire du maître d'oeuvre, signait son coup d'arrêt en septembre 2002. La SCI de l'Europe, filiale du groupe Générale de Santé et maître d'ouvrage du programme immobilier, avait alors sollicité la désignation d'experts judiciaires, lesquels concluaient, en mars 2004, à la nécessité de tout démolir pour reconstruire à l'identique. Dans leur rapport, ils attribuaient 30 % de responsabilité à la société STGD (Charles Queyras) chargée des travaux, 30 % à l'architecte Françoise Jourda et 30 % à la SCI de l'Europe.
Actions en justice.
Contestant de multiples éléments du dossier, Générale de Santé a engagé plusieurs actions en justice à l'encontre de ses assureurs, de l'assistant à la maîtrise d'ouvrage, de la maîtrise d'oeuvre, des entreprises impliquées et de leurs assureurs respectifs. En parallèle, les radiologues du groupe s'estimant pénalisés par les retards successifs du chantier demandaient à leur tour une expertise, afin de chiffrer le montant du préjudice subi. « Ces différentes procédures en sont toutes au stade de l'expertise», explique aujourd'hui Pierre-Yves Guiavarch, directeur régional, mais «aucune décision de fond ne sera rendue avant de longues années», estime-t-il.
Soulagement.
Si le feuilleton judiciaire ne fait que commencer, les praticiens se disent « soulagés » à l'idée de pouvoir bientôt emménager dans cet établissement flambant neuf et «retrouver des conditions de travail adaptées», comme l'a reconnu Bernard Voiseux, directeur de l'hôpital privé Jean-Mermoz. Aujourd'hui, le montant de l'investissement engagé sur cet établissement, qui comprend le foncier, l'immobilier et les intérêts d'emprunt, s'élève à 62 millions d'euros. Plusieurs demandes d'autorisation ont été formulées auprès de l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH) de Rhône-Alpes, afin qu'il puisse disposer d'un scanner interventionnel en 2009, d'un PET-scan et d'un service d'urgence. La réponse à cette demande devrait être connue aujourd'hui même, 9 octobre. Invité à cette cérémonie de préouverture, le directeur de l'ARH, Jean-Louis Bonnet, a néanmoins prévenu que, au regard des difficultés actuelles de l'assurance-maladie, les autorités de tutelle exigeraient que «toutes les différentes familles d'établissements de santé se situent dans la complémentarité». C'est une «nécessité absolue», a-t-il bien précisé, ajoutant qu'il serait «très attentif à l'égal accès aux soins des patients, quelle que soit leur situation financière».
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