L'ÉTABLISSEMENT public de santé national de Fresnes (EPSNF, 101 lits), qui, depuis 1898, assure la prise en charge des détenus de toute la France, est appelé à faire peau neuve. Depuis la réforme initiée par la loi du 18 janvier 1994, transférant au ministère de la Santé et au service hospitalier public de droit commun l'assistance sanitaire aux personnes emprisonnées, son activité a diminué de près de 50 %. De fait, pour les premiers soins, toutes les prisons disposent d'une unité de consultations et de soins ambulatoires (UCSA) dépendant d'un établissement de santé. Pour les soins urgents, ne nécessitant pas une hospitalisation de plus de 48 heures, on compte actuellement 252 chambres sécurisées en milieu hospitalier. Enfin, en ce qui concerne les séjours de longue durée, il existe sept unités hospitalières sécurisées interrégionales (UHSI) rattachées à des CHU, dont la surveillance relève du personnel de l'administration pénitentiaire. Le perfectionnement des techniques de soins a contribué également à la baisse de la demande à l'égard de l'établissement de Fresnes, notamment pour les activités de court séjour (médecine, chirurgie), explique le ministère de Roselyne Bachelot.
«Pour ces différentes raisons et à la suite des conclusions de plusieurs rapports, dont celui de la Cour des comptes fin 2007 (qui demandait des mesures correctrices, en raison des risques que fait courir notamment aux patients la pénurie de médecins et d'infirmiers, NDLR), il est apparu utile de reconvertir l'EPSNF, tout en confortant le savoir-faire et les compétences des personnels de santé de l'établissement dans un domaine d'exercice très particulier», souligne le ministère.
En accord avec le ministère de la Justice, la Santé vient de donner ainsi un arbitrage favorable à la construction d'une huitième UHSI (voir encadré), qui, à terme, succédera à l'établissement de Fresnes. Dès octobre prochain, 25 premiers lits de cette UHSI seront disponibles sur le site de l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP). Comme dans les sept autres interrégions, ils bénéficieront d'un plateau technique performant, intégrant en outre les soins de suite et de réadaptation.
Pour mener à bien le dossier, le ministère met en place une mission d'appui et d'expertise pilotée par l'agence régionale de l'hospitalisation d'Ile-de-France, qui travaillera en concertation avec les professionnels impliqués. Elle définira la future localisation et la capacité définitive de la nouvelle unité, ainsi que les conditions dans lesquelles l'EPSNF continuera, dans la période de transition, à garantir des soins de qualité aux personnes détenues. Elle veillera aussi à ce que toutes les mesures soient prises pour «le repositionnement des 230postes équivalent temps plein» de l'hôpital de Fresnes. L'ouverture officielle de l'UHSI de Paris est prévue pour 2012.
Huit UHSI
A ce jour, il existe sept unités hospitalières sécurisées interrégionales (UHSI), pour détenus en fin de vie ou nécessitant une hospitalisation dépassant 48 heures. Elles sont implantées à Lyon, Nancy, Lille, Toulouse, Marseille, Rennes et Bordeaux. Avec Paris en 2012, leur capacité globale d'accueil devrait atteindre environ 300 places.
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