SENSIBLES aux arguments des médecins libéraux, les députés ont décidé de relever l’Ondam soins de ville pour 2007, qui passe de 0,8 % à 1,1 %, sans pour autant toucher à l’Ondam hospitalier, qui reste fixé à 3,5 %, comme l’avait initialement proposé Xavier Bertrand.
Une décision qui interpelle le monde hospitalier : «Nous craignons une répercussion sur notre enveloppe, même si on nous assure que ce n’est pas le cas», commente Jérôme Antonini, responsable du pôle sanitaire à la Fehap (Fédération des établissements hospitaliers et d’assistance privés à but non lucratif).
C’est aujourd’hui que les députés achèvent l’examen du Plfss, avant son passage au Sénat. Jusqu’à la dernière minute, les représentants du monde hospitalier s’activent pour obtenir certains aménagements. Le Snch (Syndicat national des cadres hospitaliers) est monté au créneau en demandant «le retrait de deux mesures discriminatoires pour l’hôpital public» : le reversement à l’assurance-maladie de 115 millions d’euros issus de cessions immobilières, et le plan d’économies annoncé de 275 millions d’euros. En lieu et place de ces économies, le Snch propose d’autres pistes. Car des gisements d’économies existent bel et bien à l’hôpital, selon le syndicat de directeurs, qui suggère aux parlementaires de renforcer la maîtrise des prescriptions hospitalières externes.
Mardi, en séance à l’Assemblée, le député UMP Yves Bur a lancé une attaque en règle contre l’hôpital, jugeant excessif un Ondam hospitalier de 3,5 %, «alors que dans le même temps le projet de loi des finances ne prévoit qu’une évolution de 0,8% des crédits au personnel». «C’est méconnaître complètement les charges qui pèsent sur l’hôpital, fulmine Gérard Vincent, le délégué général de la FHF (Fédération hospitalière de France). Aux augmentations de salaires, il faut ajouter les mesures catégorielles prises par le gouvernement, et l’effet report des revalorisations salariales de l’année passée.»
Menace sur l’emploi.
«Une progression de nos dépenses de 3,5% ne suffira pas, ajoute Gérard Vincent. Les hôpitaux partiront dès le 1erjanvier avec un déficit de 600millions d’euros.Sauf si on supprime des emplois.»
Une perspective qui inquiète les syndicats de personnel : «Une fois de plus, ce sont les personnels qui serviront de variables d’ajustement», déclare FO Santé. L’organisation SUD santé s’attend à voir «des milliers d’emplois menacés, avec déjà de nombreux départs non remplacés, des contrats de travail non renouvelés».
Du côté des cliniques privées, les attentes sont fortes pour que soit reliée la régulation des dépenses à l’activité des établissements. «Un Ondam à 3,5%, je ne dis pas que c’est trop ou pas assez, déclare Ken Danis, le président de la FHP (Fédération de l’hospitalisation privée) . Ce qui me dérange, c’est que le calibrage des dépenses de santé n’est pas en relation avec les besoins sanitaires des Français.» La FHP espère que le Parlement votera l’amendement qu’elle a rédigé en ce sens.
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