De notre correspondante
Au centre hospitalier de Tourcoing (Nord), où sont aiguillés les patients présentant les symptômes du SRAS, des dispositions particulières ont été prises ces derniers jours pour séparer complètement les circuits d'admission.
Dès l'accueil, un fléchage au sol indique aux patients le circuit à suivre. Un service de consultation spécialisée a été installé dans un pavillon situé à l'extérieur de l'hôpital, près du pavillon Trousseau (qui accueille en hôpital de jour les séropositifs). Un infectiologue du service des maladies infectieuses et tropicales assure les consultations, les examens radiologiques et biologiques sont réalisées dans le même bâtiment pour éviter toute contamination.
Pour les cas nécessitant une hospitalisation, une aile a été spécialement dédiée à ces patients, avec ascenseurs et couloirs séparés : sept chambres isolées du reste de l'hôpital et équipées d'un sas peuvent accueillir les malades au quatrième étage du centre hospitalier. Un secteur isolé en réanimation est également installé dans lequel est toujours hospitalisés le cardiologue de 65 ans qui avait été admis le 23 mars.
Les deux salariés de la cristallerie d'Arques (Pas-de-Calais), qui ont présenté les symptomes de la pneumonie atypique à leur retour de Nankin, en Chine, étaient toujours hospitalisés à la fin de la semaine dernière et un troisième attend les résultats des examens pratiqués.
Au total, 21 salariés faisaient partie de cette mission. Le nombre de patients présentant les symptomes pourrait donc augmenter dans les jours à venir. Les responsables du service tourquennois se montrent très discrets sur le sujet, mais le Dr Chenaud, président de la CME, a précisé que l'hôpital était en mesure de réserver une quinzaine de chambres d'isolement et trois places en réanimation.
Depuis le début de l'épidémie, une trentaine de personnes ont été reçues à la consultation spécialisée et l'hôpital a reçu pas loin de 200 appels téléphoniques émanant de patients ou de médecins généralistes s'informant sur les symptomes.
Inquiétudes
Malgré des propos qui se veulent rassurants, les responsables du centre hospitalier ont eu quelques difficultés à contenir une vague d'inquiétude parmi les soignants et la population. Plusieurs patients ont préféré différer leur consultation externe à l'hôpital à être plutôt orientés vers le Centre hospitalier de Roubaix.
Afin de rassurer le personnel, un site intranet a été mis en place pour répondre à toutes les questions que se posent les professionnels, et une nouvelle réunion d'information du personnel de l'hôpital (soignants et administratifs) est prévue.
Une chose est sûre : le filtrage très strict des informations émanant du service tourquennois contribue à alimenter l'inquiétude ...et les rumeurs !
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