L'homme a dû s'adapter au lait de vache pour mieux le digérer, mais il n'est pas impossible que la vache, de son côté, se soit également adaptée aux hommes qui buvaient son lait. En effet, des chercheurs du CNRS de l'université Joseph-Fourier (Grenoble), en collaboration avec d'autres équipes européennes, ont mis en évidence une coévolution de la vache et de l'homme dans le centre-nord de l'Europe.
En étudiant chez plus de 20 000 vaches de 70 races différentes le polymorphisme de six des protéines du lait, Beja-Pereira et coll. ont découvert que les vaches montrant le polymorphisme le plus important sont originaires de cette partie du continent européen. Or c'est dans cette région du monde que l'on trouve la plus importante proportion de personnes tolérantes au lactose.
Afin d'expliquer ce phénomène, les auteurs soulignent le fait que l'élevage des bovins dans le centre-nord de l'Europe a débuté au néolithique : au cours du temps, les hommes se sont adaptés au lait, et l'élevage des vaches a eu pour conséquence d'augmenter la diversité génétique du lait.
L'homme et la vache auraient ainsi mutuellement influencé leurs génomes.
« Nature Genetics », vol. 35, pp. 311-313, 2003.
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