LES PRÉSIDENTS du Cpld passent, la tradition demeure : après les conseillers d'Etat Michel Boyon et Marc Sanson, c'est le conseiller d'Etat Pierre Bordry, 66 ans, qui prend les commandes de l'instance antidopage de la rue Saint-Dominique. Il en sera le dernier président, puisque, sitôt la nouvelle loi Lamour définitivement adoptée (elle sera débattue au Sénat le mois prochain), le Cpld disparaîtra pour céder la place à l'Agence française de lutte contre le dopage (Afld). Une instance investie d'attributions étendues à l'organisation des contrôles et à la direction du Laboratoire national de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), actuellement placés sous la responsabilité du ministère de la Jeunesse et des Sports. Ses effectifs vont ainsi passer de neuf personnes à plus de cinquante collaborateurs, avec un budget porté de 1,35 million d'euros à une dizaine de millions d'euros.
Clarification et harmonisation.
Cette notable montée en puissance devrait permettre une clarification des tâches et une harmonisation avec les nouveaux dispositifs internationaux autour de l'Agence mondiale antidopage (AMA). « Si l'on veut que la loi (Lamour) réussisse, souligne Pierre Bordry, il faut que l'agence ait les moyens de son fonctionnement. »A priori, s'appuyant sur les engagements du ministre de la Jeunesse et des Sports, malgré la conjoncture budgétaire délicate, le nouveau président affiche son optimisme. De même, il se déclare confiant dans les partenariats qu'il compte engager avec le pouvoir sportif (fédérations nationales et internationales), assurant que l'ALD remplirait dans la concertation avec tous les acteurs ses « trois missions de prévention, de recherche et de discipline ».
Interrogé sur la récente affaire Lance Armstrong et l'annonce par le journal « l'Equipe » que des échantillons 1999 du septuple vainqueur du Tour de France cycliste seraient positifs à l'EPO, ce qui a entraîné une réaction de la commission des athlètes du CIO (Comité international olympique), Pierre Bordry a insisté sur le nécessaire respect de la loi : « L'anonymat doit être respecté, c'est l'essentiel. Mais, à ma connaissance, ce n'est pas le laboratoire de Châtenay-Malabry qui a levé l'anonymat. »
Se situant sur la même ligne que le ministre Jean-François Lamour, tout en mettant en avant l'autonomie de son agence, dotée de la personnalité morale en tant qu'autorité administrative indépendante, soulignant l'importance de la coordination internationale en matière de lutte antidopage, il se réserve de se prononcer ultérieurement sur les sujets complexes, tels que la délivrance des autorisations d'usage thérapeutique (AUT). Des autorisations qui permettent aux sportifs d'utiliser des produits interdits et qui devraient être soumis à trois experts de l'instance antidopage. Pour l'heure, « je découvre les dossiers », indique le conseiller d'Etat, qui, ayant présidé pendant dix ans le conseil d'administration du centre hospitalier national d'ophtalmologie des Quinze-Vingts, fondateur de l'Institut de la vision, ne débarque pas dans le monde de la santé.
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