C'EST EMI, l'éditeur des débuts, pour qui il réalisa, sous la direction de Walter Legge, ce qui reste aujourd'hui l'insurpassable, qui lui rend le plus appuyé des hommages avec deux coffrets testamentaires magnifiques réunissant l'intégralité de ses enregistrements lyriques et vocaux EMI (71 CD) réalisés en mono entre 1946 et 1984 et l'intégralité de ses enregistrements symphoniques et concertants EMI pendant la même époque (87 CD).
Le premier contient tous les opéras que chérissent ses admirateurs, dont on ne citera que « le Chevalier à la Rose » et « Ariane à Naxos », de Richard Strauss, les opéras de Mozart et Da Ponte, son « Falstaff », avec Tito Gobbi…. Le second, tout ce qu'il a réalisé avec les Berliner Philharmoniker, le Philharmonia Orchestra et même l'Orchestre de Paris, dont il fut le chef épisodique, en mono et stéréo pendant ces quarante années glorieuses.
Un beau panorama du talent symphonique de ce grand chef. On trouvera séparément les neuf symphonies de Beethoven avec le Philharmonia en 5 CD et deux compilations, « The Legend » en 2 CD et « 100 Best » en 5 CD assez éclectiques et thématiques.
Decca publie en un coffret de 9 CD, dans sa collection Legendary Decca recordings, un ensemble assez cohérent de ses enregistrements avec les Wiener Philharmoniker. Toute la musique de ballet (Tchaïkovski et Adam) mais aussi de merveilleuses symphonies de Haydn, Mozart, « Peer Gynt », de Grieg, et des poèmes symphoniques de R. Strauss.
Chez Deutsche Grammophon, l'hommage est principalement vidéographique. On y trouve la première édition de « l'Or du Rhin », seul film rescapé de sa « Tétralogie » de Wagner, réalisée pour le festival de Pâques sous sa direction et dans sa mise en scène à Salzbourg. Enregistré en studio par Unitel en 1973, ce film coûteux n'a pas débouché sur un enregistrement de tout le « Ring »… Dommage, car l'esthétique Star Streck va comme un gant aux dieux du Walhalla et l'atmosphère glauque du Nibelheim est une vraie réussite. Il comporte, au sein d'une distribution éblouissante, la composition extraordinaire de Peter Schreier en Loge et la Fricka de Brigitte Fassbaender.
Parmi les enregistrements symphoniques, les quatre symphonies de Brahms filmées à la Philharmonie de Berlin en 1973 sont un monument indispensable.
Sony, qui fut un éditeur plus passager, rend aussi hommage avec un CD et un DVD dans lesquels se nichent quelques trésors. Le DVD nous rend, entre autres passionnants concerts avec ses orchestres de Berlin et Vienne, les absolus débuts berlinois du jeune prodige Evgeny Kissin dans un ébouriffant Premier Concerto pour piano de Tchaïkovski (1988). Le double CD contient des extraits d'opéras légendaires réalisés pour l'Opéra de Vienne comme sa « Carmen » de 1964, avec Leontyne Price et Franco Corelli, un « Trouvère » de (1978), avec Domingo, Cappucilli et Kabaivanska, une « Chauve-Souris », avec Hilde Güden (1960), bref un Karajan de la très grande époque, beaucoup plus excitant en direct et dans la fosse que dans maints enregistrements plus tardifs de studio.
Hommages télévisés en avril
Arte rendra un hommage massif au maestro salzbourgeois au mois d'avril avec notamment le fameux film de « la 5e Symphonie de Beethoven » par Henri Georges Clouzot (6 avril à 19 h, Maestro), un concert en hommage à Karajan (7 avril à 20 h 40), un documentaire « Maestro, maestro ! » (le 7 à 22 h 45, Musica), « la Symphonie pastorale » (le 13 à 19 h, Maestro), « Karajan et les médium télévisuels » (le 14 à 22 h 45, Musica).
France Musique lui consacrera une journée le 5 avril et Radio Classique une programmation spéciale pendant tout le mois.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature