LE SOMMEIL du nouveau-né, dont la durée moyenne est de 16 à 17 heures, est morcelé en périodes de 3-4 heures, de jour comme de nuit. Le cycle de sommeil est court (de 50 à 60 minutes), constitué de sommeil agité (équivalent du sommeil paradoxal), au cours duquel se fait l'endormissement, et de sommeil calme (équivalent du sommeil lent profond). Au cours des premiers mois de la vie, la structure du sommeil nocturne se modifie rapidement et devient comparable, dès l'âge de 9 mois, à celle d'un adulte. Des études ont montré que les nourrissons « bons dormeurs » se réveillent autant que des nourrissons « mauvais dormeurs ». La présence des parents jusqu'à l'endormissement est associée aux éveils nocturnes avec pleurs de l'enfant, dès l'âge de 5 mois. L'installation d'un rythme circadien de 24 heures va se faire progressivement, grâce aux « donneurs de temps » que sont la synchronie progressive des rythmes mère-enfant, l'alternance du jour et de la nuit, la régularité des levers et des couchers, ainsi que des repas.
Un interrogatoire minutieux.
L'interrogatoire du médecin doit être minutieux afin de déterminer le type de trouble du sommeil : difficulté d'endormissement, réveils nocturnes itératifs, insomnie, cauchemar, terreur nocturne, somnambulisme, réveil confusionnel. L'agenda du sommeil permet d'évaluer le temps de sommeil de l'enfant, ses besoins et son organisation sur les 24 heures. L'insomnie de l'enfant entraîne rarement une diminution anormale du temps de sommeil.
«L'insomnie du petit enfant est caractérisée par des troubles d'installation et de maintien du sommeil», a expliqué le Dr Marie-Josèphe Challamel. Difficultés d'endormissement et éveils nocturnes peuvent être liés à un conditionnement anormal à l'endormissement (l'enfant ne peut s'endormir seul), à un excès de liquides nocturnes (consommation d'eau ou de lait excessive – supérieure à 200 g – entraînant une distension vésicale), absence de limites de la part des parents. D'où l'importance pour ces derniers de supprimer les conditionnements inadéquats, d'apprendre à poser des limites et, si nécessaire, de réorganiser le sommeil de l'enfant.
Parfois une cause organique.
Certaines circonstances peuvent également favoriser l'apparition d'une insomnie chez un enfant qui dormait bien jusque-là : reprise du travail de la mère, apprentissage de la marche, de la propreté… Plus rarement (20 %), la cause peut être organique : otite chronique, reflux gastro-oesophagien, syndrome d'apnée du sommeil, asthme, eczéma ou diabète. Elle sera suspectée sur des éveils longs (> 15 minutes), un temps de sommeil global diminué avec des éveils en première partie de nuit, un ronflement anormal, des régurgitations, des troubles de l'alimentation associés.
Une fois que le trouble du sommeil a été identifié et que les conseils d'hygiène de vie ont été précisés aux parents, le médecin peut prescrire un traitement homéopathique. « Il est efficace, tout en étant dénué d'effets secondaires, ce qui n'est pas le cas des psychotropes», a souligné le Dr Philippe Marijnen. Il n'entraîne ni dépendance, ni phénomène de sevrage lors de son arrêt. En outre, grâce à sa forme galénique sous forme de granules ou de doses, il est facile d'utilisation. Le choix du médicament homéopathique se fait sur l'observation clinique et éventuellement en tenant compte de la réactivité du patient. Le médecin peut proposer une spécialité qui associe plusieurs médicaments. Par exemple : Quiétude qui associe Chamomilla vulgaris 9 CH, Gelsemium 9 CH, Hyoscyamus niger 9 CH, Kalium bromatum 9 CH, Passiflora incarnata 3 DH, Stramonium 9 CH ; Sédatif PC ou Passiflora composé. Il peut également proposer un ou plusieurs médicaments homéopathiques unitaires, plus précisément adaptés à la symptomatologie et au comportement de l'enfant.
Ainsi, dans le cas d'un petit garçon de 3 ans qui présente des difficultés d'endormissement avec crainte de l'obscurité et de l'isolement, avec des terreurs nocturnes et qui, par ailleurs, a tendance à faire des poussées fébriles à chaque infection virale, le médecin prescrira Stramonium 9 CH, 5 granules le soir au coucher, jusqu'à l'amélioration des troubles. Dans le cas d'une petite fille de 6 ans qui n'arrive plus à s'endormir seule depuis qu'elle vient de déménager, qui est émotive, sensible, et a tendance à faire des rhino-pharyngites à répétition : Pulsatilla 9 CH, 5 granules le soir l'aideront à s'endormir. Dans le cas d'un adolescent de 12 ans qui, à la suite de vives émotions, n'arrive plus à s'endormir, s'agite, n'arrête pas de penser, et se réveille obnubilé : 5 granules le soir au coucher de Coffea 9 CH permettront de l'apaiser.
« Prise en charge des troubles du sommeil avec l'homéopathie », session présidée par le Dr Marie-France Bordet (directrice de l'institut Boiron, Lyon) et parrainée par les Laboratoires Boiron, avec la participation des Drs Marie-Josèphe Challamel (pédiatre, unité de sommeil de l'enfant, hôpital Debrousse, Lyon) et Philippe Marijnen (médecin généraliste, homéopathe, Reims).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature