« Les Invisibles », de Thierry Jousse

L'histoire d'une obsession

Publié le 14/06/2005

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CRITIQUE, donc amoureux du cinéma. Cela se voit dans « les Invisibles » : l'ancien rédacteur en chef des « Cahiers du cinéma » connaît - et aime - ses classiques, hitchcockiens et lynchiens notamment.
Le héros (Laurent Lucas) est un musicien qui ne vit que par les sons. Il espionne ses voisins (suivez mon regard), en les écoutant. Il s'adonne à un réseau de rencontres téléphoniques et tombe amoureux d'une voix qui le rend fou. Avec son copain (Noël Akchoté, vrai créateur de musique électronique), il se sert de la voix pour le disque qu'ils sont en train d'enregistrer. Et il cherche à mettre un visage sur cette voix.
C'est l'histoire d'une obsession (suivez mon regard), d'un homme qui ne veut pas vivre tout à fait dans la réalité quotidienne, d'un amour d'autant plus grand qu'il est en partie fantasmatique.
« La création se nourrit souterrainement de choses un peu clandestines ou obscures, souligne le réalisateur. J'avais envie de montrer cet envers du décor. » Il pimente son film d'onirisme, dans la limite du raisonnable, afin de ne pas énerver les incrédules.
« Les Invisibles » fait penser à beaucoup d'autres films, on l'a dit. Les citations, jusqu'au personnage qui s'appelle Monsieur Williams, comme dans la chanson, abondent, mais sans mettre d'obstacle au cours du récit. Et si tout n'est pas maîtrisé dans ce premier long métrage - les seconds rôles (Michael Lonsdale, Lio) manquent de relief - son sujet est suffisamment original et intrigant pour permettre de passer un moment intéressant.

> R. C.