L'heure russe à Venise

Publié le 09/09/2003

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Le cinéma russe est de retour. A preuve « le Retour », premier long métrage d'Andrey Zvyagintsev, 39 ans, qui a obtenu le Lion d'or de la Mostra de Venise et a été qualifié de « chef d'uvre » par le « Corriere della Sera ».

Influencé par Tarkovski, Bresson et Antonioni, Zvyagintsev évoque, presque sans paroles, le bouleversement provoqué dans la vie de deux jeunes adolescents par le retour de leur père, disparu douze ans auparavant.
Autre continent, autre drame avec le Lion d'argent (prix spécial du jury), qui va à la Libanaise Randa Chahal Sabbag. « Le Cerf-volant » raconte l'amour impossible entre une jeune libanaise et un garde-frontière druze sous drapeau israélien. « Je voulais faire des comédies, dit la réalisatrice. Mais je suis née dans une région tragique. Pourtant, si on ne dit pas les choses dramatiques avec un peu d'humour, ça ne passera pas. »
Le deuxième Lion d'argent, celui du meilleur réalisateur, ainsi que le prix du public, récompense le Japonais Takeshi Kitano pour « Zatoichi », qui met en scène un vagabond virtuose venant en aide à des villageois. Scènes très sanglantes et humour noir pour un hommage personnel au Kurosawa des « Sept Samouraïs ».
Retour en Europe pour la Coupe Volpi de la meilleure actrice à l'Allemande Katja Riemann (« Rosenstrasse », de Margarethe von Trotta) et pour le prix de la meilleure contribution artistique à Marco Bellocchio (que d'aucuns voyaient Lion d'or avec son « Bonjour, nuit »). Tandis que l'Amérique n'est p&as oublié avec la Coupe Volpi du meilleur acteur pour Sean Penn (« 21 grams », d'Alejandro Gonzalez Inarritu).
Dans la section Contre-Courant, le jury présidé par Laure Adler a distingué une production franco-arménienne, Vodka Lemon », du Kurde Hiner Saleem, et donné le prix du meilleur réalisateur à l'Allemand Michael Schorr.

R. C.