Annonce superstar de la future loi de santé, la généralisation du tiers payant fait de l’ombre au volet « santé publique » de ce même projet. Le gros titre « Les patients ne paieront plus chez le médecin ! » éclipse tout. Les règles de l’éducation en santé revisitées de la maternelle au lycée, l’information nutritionnelle qualitative, la prévention ciblée pour les adolescents, les mesures visant les personnes précaires, l’instauration d’un service territorial de santé publique… ne sont pas sous les projecteurs. Ni, surtout, la montée en puissance de la prévention, socle affiché de la loi à venir, « première orientation stratégique » du texte.
Qu’est-on en train de rater, trop occupé à regarder passer le train du tiers payant et son sillage d’inquiétudes ? La victoire du « care » sur le « cure » ? Peut-être pas. Mais à tout le moins une date à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de la santé publique, ne serait-ce que parce qu’elle signe la fin de la logique des grands « plans » juxtaposés.
Sa loi, a promis Marisol Touraine en présentant les grandes lignes, « changera le rapport des Français à leur santé. Elle leur apportera les moyens de se prémunir et de se protéger. » Il faudra bien sûr juger sur pièces – tout le monde soulève déjà la question des moyens – mais pourquoi ne pas rêver cinq minutes… ?
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