DANS L'AIMABLE éclectisme qui caractérise depuis toujours le Salon d'Antibes, saluons l'Année de la Chine et les quelques stands d'art asiatique. Ils sont peu nombreux - à peine quatre ou cinq -, mais bien dans le ton de cette manifestation méridionale pleine de faconde et de couleur, avec leurs laques rutilantes, leurs soies brodées et leurs bois dorés. L'art pictural est plus discret, mais d'un grand raffinement, comme l'atteste une série de peintures sur parchemin de la fin du XVIIe siècle, exposées à la galerie du Dragon. Réalisées aux encres de couleur, elles représentent des couples de mandarins dont les riches vêtements et les parures indiquent le rang qu'ils occupent dans la hiérarchie.
Les deux dignitaires proposés par la galerie 41, sur des briques de terre cuite polychromes d'époque Yuan, sont moins fastueux, mais plus anciens de quatre ou cinq siècles. On y remarque aussi un cheval de terre cuite de la seconde moitié du VIe siècle, qui a conservé des traces de polychromie, et d'autres objets de Chine et du Japon chez Eric Pouillot et à la galerie Nara.
Depuis sa création au début des années 1970, le Salon réunit les genres et les époques. La brocante en plein vent, d'art populaire et de poteries rustiques, côtoie les stands « décorateurs » de l'Antiquité grand style et grands siècles.
Le grand nombre d'exposants (environ trois cents) permet une variété qu'on trouve assez rarement dans les salons. Art tribal, archéologie classique, instruments de marine, faïences de Moustiers ou de Marseille, barbotines hautes en couleur de la Belle Epoque de Vallauris, tableaux ensoleillés des peintres provençaux du XXe siècle, Ambrogiani, Brayer, Cornu, Tobiasse, Marie Astoin et les autres.
Plus insolites, chez Mémoire d'Enfance, les savoureuses marionnettes picardes des « Chés Cabotans », venues respirer l'air de la Méditerranée après avoir été chassées depuis quarante ans de leur théâtre amiénois.
La cohabitation parfois risquée de la modernité et de l'antiquité est une des marques identitaires du Salon d'Antibes. On ne s'étonne donc pas de trouver dès l'entrée les œuvres d'Arman et de César dans le voisinage immédiat des marqueteries de Boulle et des cabinets Renaissance. On reste perplexe, en revanche, à la vue d'authentiques fauteuils Louis XV estampillés, habillés de soie mauve enjolivée de photos contemporaines et de peintures d'artistes, inconnus ceux-là.
Salon des Antiquaires, du samedi 3 au lundi 19 avril, port Vauban, ouvert chaque jour de 10 h 30 à 19 h 30. Entrée : 9 euros.
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