En dehors des cas de légionellose ou des infections cutanées par pseudomonas, le jacuzzi cache des dangers cardio-vasculaires beaucoup plus insidieux. Il s'agit des risques encourus par les patients qui sont soit anticoagulés, soit hypertendus. Il est nécessaire de garder ces données à l'esprit et d'informer pour que les usagers évitent les jets trop forts.
C'est ce qu'a voulu souligner dans son article, paru dans « The Lancet », une équipe du service de néphrologie de la Medizinische Klinik de Humbolt, à Berlin (Allemagne).
Elle y expose le cas surprenant d'un patient de 36 ans qu'une séance de jacuzzi a amené au bloc opératoire. Atteint d'insuffisance rénale de dernier degré pour une glomérulonéphrite chronique, il se trouvait sous hémodialyse. Il était donc anticoagulé pour ses séances. Il avait bien remarqué la puissance des jets d'eau, mais c'est dans la nuit suivante que les conséquences dramatiques sont apparues.
Hématome autour du rein gauche
Des douleurs abdominales irradiantes l'ont amené à l'hôpital. Les bilans ont d'abord été normaux ; puis l'inefficacité des traitements antalgiques a conduit les médecins hospitaliers à des investigations plus poussées. C'est en fait l'apparition d'un état de choc cardio-vasculaire qui leur a fait pratiquer un nouveau bilan sanguin ainsi que, dans un premier temps, un scanner abdominal qui a révélé l'existence d'un volumineux hématome rétro-péritonéal entourant le rein gauche. L'angiographie effectuée confirme l'origine rénale de l'hémorragie qui est traitée par embolisation.
C'est 18 heures après sa séance de jacuzzi que le patient avait été en dialyse. Ce bain trop bouillonnant a été responsable d'une hémorragie subaiguë par traumatisme mécanique du rein. L'anticoagulation l'a rendue symptomatique.
A la suite de son embolisation, le patient retrouve son état cardiodynamique stable et normal, comme avant cette séance dont le but même était le maintien de la stabilité tensionnelle.
« Lancet », vol. 361, 8 février 2003, p. 534.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature