Union européenne

L'harmonisation des systèmes de santé reste un mythe

Publié le 03/11/2004

Article réservé aux abonnés

LE PREMIER forum européen de la Santé (« Euro Health Forum ») vient de se réunir à Paris. Organisé conjointement par la Société française d'économie de la santé et par la fondation Robert Schuman, ce forum avait pour mission de « créer un lieu d'échanges » entre les décideurs du monde de la santé dans l'Europe élargie.
Pour le Pr Robert Launois, vice-président de la Société française d'économie de la santé, qui concluait les débats, l'Europe de la santé pourrait tout aussi bien ressembler, à l'avenir, à « un triangle magique qu'à la quadrature du cercle ».
Pour beaucoup de nouveaux pays qui viennent d'intégrer l'Union européenne, les ressources financières disponibles ne permettent pas de prendre en charge l'ensemble des dépenses de santé des patients ; d'où l'urgence, pour ces pays, de définir un panier de soins strict. De plus, le pourcentage du produit intérieur brut (PIB) disponible pour la santé dans les pays entrants est globalement inférieur de moitié à celui des membres de l'Europe des 15. D'autant que les dépenses de médicaments sont très importantes dans les pays entrants : les infections nosocomiales y font parfois des ravages, ainsi que le tabagisme et l'alcoolisme, et des affections pratiquement éliminées à l'ouest y causent encore de gros dégâts. Si l'on ajoute à cela, comme le soulignait le Pr Launois, que dans un certain nombre de pays entrants issus de l'ex-bloc soviétique, le prix des médicaments est globalement aligné sur la moyenne des prix mondiaux, alors que leurs ressources financières restent modestes, il semble que la route menant à l'harmonisation des politiques de santé dans l'Europe élargie soit semée d'embûches pour certains des pays entrants et que des réformes de leurs systèmes de santé soient inéluctables. Pour autant, concluait le Pr Launois, l'Europe n'a aucun modèle à leur proposer, compte tenu de sa diversité. En revanche, « les 15 premiers membres de l'Union européenne ont beaucoup à apprendre de la capacité d'organisation des nouveaux membres ».

> H. S. R