LES STATISTIQUES en Europe et aux Etats-Unis suggèrent qu'environ la moitié des patients hypercholestérolémiques traités n'atteignent pas les valeurs cibles de LDL cholestérol recommandées. Ce constat a été conforté (septembre 2002) par un observatoire sur plus de 3 000 patients dyslipidémiques traités depuis plus de six mois en médecine générale en France. Rappelons que les recommandations françaises établies par l'Afssaps ont défini des valeurs seuils de LDL cholestérol à partir desquelles il faut traiter lorsqu'une intervention diététique ne suffit pas : 1,30 g/l en prévention secondaire et en présence de 2 facteurs de risque, 1,60 g/l en présence de 2 facteurs de risque, 1,90 g/l en présence de 1 facteur de risque et 2,20 g/l en l'absence de facteurs de risque. Cela dit, en matière de baisse du cholestérol chez les patients à haute risque, l'ambition est de plus en plus grande. Selon de nouvelles recommandations des Sociétés européennes de prévention des maladies cardio-vasculaires et celles du Ncep aux Etats-Unis, chez les patients ayant déjà une maladie cardio-vasculaire avérée cliniquement et chez les patients diabétiques, le LDL cholestérol devrait être inférieur à 1 g/l. Lorsqu'un traitement hypolipidémiant est instauré chez le patient à haut risque, son efficacité doit être suffisante pour obtenir une baisse de LDL cholestérol d'au moins 30 à 40 %. Or, les médicaments hypocholestérolémiants tels que les statines ne permettent pas toujours aux patients d'atteindre de nouveaux objectifs et cela est d'autant vrai que le risque coronaire est élevé. Parmi les hypothèses avancées, le Dr P. Sabouret (Paris) cite la réticence d'augmenter les doses des statines par crainte des effets secondaires (toxicité hépatique et musculaire), la méconnaissance des objectifs thérapeutiques ou encore le fait que peu de contrôles lipidiques soient réalisés.
Deux sources.
D'où l'intérêt d'une approche thérapeutique permettant d'agir sur deux sources de cholestérol afin de diminuer sa concentration dans la circulation sanguine : le cholestérol fabriqué par le foie et le cholestérol intestinal, constitué de 7O % de cholestérol biliaire et de 30 % de cholestérol alimentaire. L'ézétimibe est le premier inhibiteur de l'absorption du cholestérol par l'intestin. Il agit au niveau des entérocytes par blocage de l'absorption du cholestérol d'origine majoritairement biliaire, tout en respectant la physiologie de l'absorption intestinale d'autres composés comme les vitamines liposolubles. Il est apparu que l'association d'ézétimibe aux statines entraîne une réduction supplémentaire significative du LDL cholestérol par rapport à la réduction observée avec une monothérapie par statine, une réduction comparable à celle obtenue avec les plus fortes doses autorisées de statines administrées seules. En d'autres termes, cette nouvelle association thérapeutique bien tolérée permet une meilleure efficacité à dose stable de statine.
Régime.
En France, l'ézétimibe a obtenu une AMM dans l'hypercholestérolémie primaire en association avec une statine en traitement adjuvant au régime chez les patients non contrôlés de façon appropriée par une statine seule, et en monothérapie en traitement adjuvant au régime chez les patients pour lesquels un traitement par statine est inapproprié ou mal toléré ; il est par ailleurs indiqué dans l'hypercholestérolémie familiale homozygote et dans la sitostérolémie familiale homozygote.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires MSD et Schering-Plough aux Entretiens de Bichat 2004.
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