« L'exposition au radon constitue pour la population française la première cause d'irradiation naturelle parmi les différentes sources naturelles de rayonnement ionisants, et elle constitue la principale source sur laquelle il est possible d'agir de façon significative », indique le directeur général de la sûreté nucléaire, André-Claude Lacoste.
Dans le cadre de sa mission, celle de prévenir les risques sanitaires liés à l'exposition aux rayonnements ionisants, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) consacre, dans sa revue « Contrôle », un dossier spécial sur le radon, gaz inodore et incolore, dont l'abondance est fonction de la nature du sous-sol. La Bretagne, le Massif central, le Jura, la Haute-Vienne, ainsi que certains départements des Pyrénées et des Alpes sont les zones où on relève les plus fortes concentrations. Globalement, le radon est largement en tête des sources d'exposition aux rayonnements de la population française, à hauteur de 37 %, loin devant les expositions médicales (28,5 %), les rayonnements cosmiques (10,5 %), l'eau et les aliments (10,5 %) ou l'exposition due au nucléaire civil ou aux retombées des essais nucléaires passés. Un risque a été mis en évidence pour des expositions supérieures à 500 Bq/m3, au-dessous il n'est pas observable. Ce risque est toujours moins important que pour un fumeur, mais entre 200 et 400 Bq/m3, il serait du niveau du tabagisme passif.
Trente et un départements ont été identifiés dans les zones géologiques à risque. Selon les mesures effectuées par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), 1,45 million de logements sont concernés par une exposition située entre 200 et 400 Bq/m3, 370 000 logements par une exposition supérieure à 400 Bq/m3 et 75 000 se situent au-dessus de 1 000 Bq/m3. La moyenne des départements est estimée à 68Bq/m3. « Le nombre de personnes concernées fait du radon un problème de santé publique potentiellement important », constate Jean-Luc Godet, responsable des questions de santé et rayonnements ionisants au sein de l'ASN.
Toutefois, les moyens de lutter contre des concentrations excessives sont simples : bonne isolation du sous-sol et, surtout, meilleure ventilation de l'habitat. Une étude menée par la DDASS en Haute-Vienne en janvier 1999 sur 450 établissements recevant du public montre que dans 80 % des cas, la concentration excessive de radon est due à un défaut de ventilation.
La campagne de mesures lancée en 1999 dans les établissements publics se poursuit aujourd'hui. La question du radon fera, selon André-Claude Lacoste, « partie des facteurs de risque environnementaux pris en compte dans le plan national Santé et environnement » introduit par la loi d'orientation en santé publique préparée par le ministre Jean-François Mattei.
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