L ES fonctions cognitives regroupent la perception, le raisonnement, la planification, la coordination motrice et le langage. La perception notamment, qui relie l'homme à son environnement, correspond au traitement de l'information sensorielle : à l'état de veille, elle est transformée, élaborée et mise en mémoire ; au cours du sommeil, la perception reste importante car elle relie le dormeur avec son environnement.
Deux courants de pensée
Il existe actuellement deux courants de pensée : le premier qui estime que, pendant le sommeil, l'individu est déconnecté du monde extérieur puisqu'il n'a pas de réaction et pas conscience rétrospectivement d'avoir entendu des bruits, par exemple ; le deuxième qui pense qu'il doit persister un certain traitement de l'information sensorielle, puisque l'on est capable de se réveiller en cas de besoin et également d'incorporer une stimulation dans le contenu mental de notre rêve.
Les potentiels évoqués permettent d'étudier la perception. Le principe étant que, à une stimulation donnée, il existe une réponse spécifique du cerveau, même si elle n'est pas visible à l'EEG, car noyée parmi toutes les autres activités du cerveau. L'idée a été de faire une sommation, puis une moyenne des réponses obtenues après un certain nombre de stimulations identiques. Ainsi, on peut isoler du bruit de fond la réponse du cerveau à cette stimulation.
Différents types de stimulations
Différentes études ont montré que, pendant le sommeil, l'information arrive sans grande modification jusqu'aux aires primaires du cortex. Ainsi, on a utilisé différents types de stimulations qui permettent, à l'état de vielle, d'apprécier les processus de discrimination d'une stimulation plutôt qu'une autre (par exemple, une tonalité différente ou une couleur différente...) On demande alors au patient de prêter attention à l'une et de négliger l'autre. C'est ce qu'on appelle l'attention sélective : l'attention est dirigée vers un objet particulier et le cerveau émet alors, autour de 300 mS, une grande onde positive par rapport au reste de l'activité du cerveau : l'onde P300. Celle-ci est retrouvée pendant le sommeil paradoxal et le sommeil lent léger (stade II). Cependant, la capacité du cerveau à détecter une stimulation inopinée persiste même pendant le sommeil profond, sous la forme d'un complexe K, de très grande amplitude. Enfin, la discrimination d'un stimulus intrinsèquement signifiant (par exemple : le prénom de la personne) ou ayant un contenu sémantique différent semble persister uniquement pendant le sommeil lent léger (stade II) et le sommeil paradoxal, sous forme d'une onde négative. Ainsi, il apparaît que l'organisme, même s'il ne réagit pas, reste capable de faire un certain nombre de discriminations et de garder des processus attentionnels relativement élaborés pendant le sommeil.
D'après la communication de Hélène Bastuji (Lyon), Société française de recherche sur le sommeil.
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