Plus de 200 interventions dans l’île de la Désirade

L’explication d’une fausse épidémie d’appendicites

Publié le 18/01/2006
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UNE REPONSE médico-chirurgicale inadaptée a sans doute été à l’origine d’une épidémie d’appendicectomies survenue entre août 1995 et juillet 1996 dans l’île de la Désirade (1 065 habitants), en Guadeloupe.

L’unique médecin de l’île, qui les avait signalées à la Ddass, avait relevé 226 appendicites (soit 14,1 % de la population), dont 40 % au cours de la période mai-juin 1996. Les hommes (46 %) et les enfants (40 %) étaient les plus atteints.

Une enquête a été menée par les services de la Ddass. Les données cliniques, biologiques et anatomopathologiques n’étaient pas en faveur de l’existence d’une épidémie d’appendicites aiguës ou de syndromes appendiculaires aigus.

Les enquêtes épidémiologiques n’ont pas permis d’évoquer de toxi-infection collective ou d’infection à transmission interhumaine. Elles relèvent simplement l’existence de symptômes douloureux abdominaux non spécifiques. Les contrôles sanitaires de l’eau courante n’ont pas montré de contamination.

Aucune cause n’a pu être identifiée. Il semble avoir existé un contexte d’anxiété généralisée favorisant les consultations pour des douleurs abdominales banales. Et dans un contexte insulaire dont la filière médico-chirurgicale est unique, les réponses ne semblent pas avoir été appropriées. Il faut savoir qu’à la même époque des hydrocarbures avaient pollué les puits de l’île et que des dégâts étaient survenus sur les canalisations d’eau potable.

P. Quenel et coll. « Rev Epidemiol Santé Publique » 2005, 53 : 581-590.

Le Quotidien du Mdecin

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7880