EN TANT que « médecin de base » exerçant au pied des pistes, je tiens à apporter un complément d'information à l'article FMC publié par le Pr Charles Msika le 11 février 2005, traitant des lésions rencontrées lors de la pratique du surf des neiges, et plus particulièrement la fracture du processus latéral du talus.
Cette atteinte est rare, mais non exceptionnelle (six blessés porteurs de cette lésion sont en moyenne traités au cabinet chaque saison).
De l'étude des 25 derniers cas, j'ai pu tirer quelques enseignements concernant sa prise en charge en urgence.
- Tout d'abord, le blessé consulte toujours dans les vingt-quatre heures et, dans 50 % des cas, dans les minutes qui suivent l'accident.
- Cliniquement, il se présente comme porteur d'une banale entorse du ligament collatéral latéral, avec une douleur latérale spontanée peu intense, un craquement audible dans 30 % des cas, une absence totale d'œdème précoce, et la présence constante d'une ecchymose plantaire externe le lendemain. Pourtant, dans 50 % des cas, il existe une impotence fonctionnelle totale contrastant avec la discrétion du tableau.
- Deux signes palpatoires doivent attirer l'attention : la présence constante d'un point douloureux précis sous et en avant de la pointe de la malléole latérale, et surtout une douleur exquise et très intense lors de la mise en valgus passif du pied ; ce dernier signe est tellement net et constant, qu'il me paraît pathognomonique de cette lésion.
- La radiographie standard a quasiment toujours permis de retrouver le trait de fracture sur un cliché de face standard de la tibio-tarsienne (50 % de positivité seulement sur le profil), à condition, bien sûr, que l'on oublie les critères d'Ottawa pris en défaut dans 50 % des cas.
- Le scanner lui seul permet de confirmer la fracture, de dépister un déplacement et surtout d'apprécier la prolongation du trait dans la sous-talienne.
- Ce dernier concerne 30 % de nos patients, qui ont été traités par une ostéosynthèse.
Pour conclure, le diagnostic de fracture du processus latéral du talus est relativement aisé, à condition de tester toute cheville du snowboarder en valgus passif.
A propos du surf des neiges
L'expérience d'un médecin du pied des pistes
Publié le 14/03/2005
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> Dr GILLES MUGNIER 74260 Les Gets Médecin généraliste (membre de l'association Médecins de montagne), Gilles.Mugnier@wanadoo.fr.
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7708
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