Cancer du pancréas
L'objectif d'un travail prospectif a été de rechercher, à l'aide d'un interrogatoire familial précis portant sur une population de 101 malades atteints d'adénocarcinome du pancréas. La possibilité d'une transmission familiale a en effet été suggérée dans de rares travaux publiés ainsi que l'association potentielle à d'autres cancers extra-pancréatiques. Sur cent un sujets atteints d'adénocarcinome pancréatique dont pendant plus de six ans, 85 % prouvés histologiquement ont été inclus, représentant la population malade. Ils ont été appariés à 210 sujets indemnes de cancer du pancréas, représentant la population témoin. Un questionnaire effectué par un médecin a été soumis aux malades et aux témoins afin de préciser les antécédents familiaux de cancers pancréatique et extrapancréatique des parents de premier degré : pères, mères, frères, surs et enfants. « Les résultats ont montré que l'incidence des cancers extrapancréatiques ne différait pas entre les patients ayant des antécédents familiaux de cancers et les témoins. En revanche, si l'on considère les antécédents familiaux de cancer du pancréas, nous avons constaté une différence significative, avec un risque relatif de 5,42. Il y avait deux cas de cancer du pancréas parmi les apparentés de la population témoin et cinq cas de cancer pancréatique dont quatre prouvés histologiquement parmi les premiers degré de la population malade. Dans trois cas, la mère était atteinte ; dans un cas, c'était une sur et dans le dernier cas, il s'agissait d'une sur et d'un fils », précise le Dr Marion-Audibert. Ainsi, la probabilité d'avoir un cancer du pancréas lorsque l'on est issu de parents au premier degré ayant eu un cancer du pancréas est augmentée. Notre enquête met en évidence l'existence de cancers pancréatiques familiaux avec une incidence de l'ordre de 5 % proche de celle déjà connue du cancer du côlon. Une surveillance accrue pourrait être proposée aux parents de sujets atteints d'adénocarcinome du pancréas. Une étude américaine récente a décrit le suivi de 14 sujets issus de famille ayant au moins un membre atteint d'adénocarcinome pancréatique sur deux générations. La surveillance imposée comprenait un scanner, une cholangioscopie rétrograde et une écho-endoscopie. A chaque fois qu'une anomalie était dépistée, le patient était opéré, ce qui s'est produit dans 6 cas sur 14. Parmi les patients opérés, dans 100 % des cas, l'étude histologique a montré des dysplasies. Les perspectives seraient de développer un programme de dépistage visant à identifier et à traiter plus précocement les malades ayant un risque de cancer pancréatique.
D'après un entretien avec le Dr Marion-Audibert(Lyon).
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