L'ORIGINALITÉ de l'étude, publiée dans le « JAMA » (3 septembre 2008), tient à sa méthodologie. L'équipe de Melbourne (Nicola Lautenschlager et coll.) a conduit une étude d'intervention, randomisée et contrôlée, d'une durée de 18 mois, pour tester l'effet d'une activité physique chez des volontaires rapportant des troubles de la mémoire, qui ont été comparés à des témoins suivant les programmes d'entraînement de la mémoire habituellement prescrits dans l'oubli bénin de la sénescence.
«À notre connaissance, cette étude est la première à démontrer que l'exercice améliore les fonctions cognitives chez des adultes âgés qui ont des altérations cognitives légères, subjectives et objectives.» Les bienfaits sont apparus dès six mois après le début du programme et ont persisté pendant au moins douze mois après la fin de celui-ci. De plus, l'activité physique présente l'avantage d'apporter des bienfaits en termes de santé qui ne sont pas confinés aux fonctions cognitives, comme en témoignent les résultats enregistrés aussi sur la dépression, la qualité de vie, les fonctions cardio-vasculaires, les chutes et le handicap en général.
À dix-huit mois, l'analyse montre chez les participants une amélioration de + 0,73 point sur l'échelle d'évaluation ADAS-Cog (Alzheimer Disease Assessment Scale Cognitive Subscale), alors que le groupe sous surveillance classique, qui a servi de comparateur, a connu une modification de + 0,04 point.
L'analyse en intention de traiter fait état d'une amélioration de + 0,26 point, comparativement à une détérioration de – 1,26 point (différence absolue de – 1,3 point).
Les 138 adultes de plus de 50 ans inclus accusaient des problèmes de mémoire, mais ne présentaient pas de signes de démence. Ils ont été encouragés à s'adonner à une activité physique modérée pendant un minimum de 150 minutes par semaine, fractionnée en au moins trois sessions de 50 minutes chacune. La marche était le type d'activité le plus fréquemment recommandé.
L'intervention a fait réaliser une moyenne de 142 minutes d'activité physique supplémentaire à ce groupe, ce qui correspond à 20 minutes chaque jour.
Jusqu'ici, seules des études d'observation avaient montré que des personnes physiquement actives avaient une moindre probabilité de souffrir d'un déclin cognitif comparativement à des personnes sédentaires.
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