Les métiers d'ostéopathe et de chiropracteur devraient être bientôt reconnus en France, grâce au projet de loi sur les droits des malades et la qualité du système de santé.
En effet, lors de l'examen en première lecture de ce texte, les députés ont adopté un amendement qui prévoit la reconnaissance du titre d'ostéopathe et de chiropracteur aux titulaires d'un diplôme sanctionnant une formation technique dans une école, un institut ou une université. « Ces pratiques, de plus en plus répandues et appréciées, et au demeurant reconnues par la plupart de nos partenaires européens, seront ainsi entourées de meilleures garanties pour leurs usagers », a expliqué devant l'Assemblée nationale le rapporteur Bernard Charles, député radical du Lot.
Après avoir été « longtemps sceptique » sur la question, le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, a déclaré pour sa part qu'il est « maintenant persuadé que nous avons raison de reconnaître, comme le font la plupart des pays d'Europe, ces formations et ces professions, dont l'exercice n'était d'ailleurs plus poursuivi par nos tribunaux, malgré son illégalité théorique ».
L'amendement répond à une ancienne revendication de l'Association française des ostéopathes de France (AFDO). Celle-ci réclame depuis vingt ans la reconnaissance de l'ostéopathie par les pouvoirs publics, « sur des critères extrêmement rigoureux, pour un exercice exclusif de la profession », dans le dessein d' « assurer la sécurité des patients ». Cette réforme ne sera cependant effective qu'aprés la publication de décrets d'application.
Réserves des médecins ostéopathes
De son côté, l'Association des médecins ostéopathes de France « prend acte » de cet amendement, mais aimerait que les députés et les sénateurs prennent toute la dimension du problème lorsqu'ils examineront le projet de loi lors des lectures ultérieures (l'adoption définitive du texte est prévue en février 2002).
« Aux Etats-Unis, tous les ostéopathes sont médecins », fait remarquer le Dr Bruno Burel, président de l'Association des médecins ostéopathes de France. « En France, comme dans le reste de l'Europe, on a eu tendance à ignorer la tradition anglo-saxonne, si bien que l'ostéopathie s'est développée hors du corps médical. » Selon le Dr Burel, sur les 3 000 à 4 000 praticiens de la médecine manuelle en France (à temps plein ou à temps partiel), il y aurait 500 à 800 médecins ostéopathes se réclamant de la tradition anglo-saxonne. « Il faut que les médecins qui connaissent cette tradition soient complètement impliqués dans la réforme », conclut le Dr Burel.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature