Tout comme la Suède pour son modèle social, les Pays-Bas sont observés par tous les économistes de la santé depuis qu’ils ont révolutionné leur dispositif de financement de l’assurance maladie. À compter du 1er janvier 2006, les caisses publiques d’assurance maladie ont en effet disparu et les assurés sont soumis à l’obligation de souscrire à une assurance privée. Une réglementation a été mise en place pour tenter d’éviter les risques de discrimination et de sélection d’assurés. Il est par exemple interdit de distinguer le montant des primes d’assurance selon le sexe, l’âge ou l’état de santé des assurés.
Selon l’Institut de recherches économiques et fiscales (Iref) dans une étude comparative des régimes d’assurance maladie européens en date du 16 octobre 20131, cette réforme a permis « l’émergence d’un vrai marché concurrentiel de l’assurance dans lequel les pouvoirs publics définissent un panier minimal de soins médicaux, interdisent la sélection des risques, mais laissent à chaque assureur la liberté de déterminer ensuite le montant des primes d’assurance correspondant à chaque niveau de couverture », ainsi que de « réduire le coût de fonctionnement de l’assurance maladie ». Les Pays-Bas ont en effet vu diminuer de plus de 3 % les coûts administratifs de leur système de santé entre 2001 et 2010 avec une baisse record en 2008 – avant la crise économique – puisque les coûts de gestion du système ont baissé de 473 millions à 178 millions d’euros2. Et ce, tout en améliorant la qualité des soins, assure l’étude qui se réfère aux indicateurs santé de l’OCDE. Une assurance pour les plus démunis et les plus jeunes (en l’occurrence les mineurs), un mécanisme de solidarité a été conservé. Il est financé par un fonds public alimenté par une cotisation patronale proportionnelle aux revenus de leurs employés qui s’élève aujourd’hui à 7,75 %. D’où l’image d’un partenariat public-privé au sein du nouveau système de santé du pays. L’Iref souligne, qu’après un temps d’adaptation, la réforme « a permis à l’État de retrouver un équilibre budgétaire dans le secteur de l’assurance maladie », tout en garantissant un taux de profit de 1 % et des marges de solvabilité positives pour toutes les caisses privées d’assurance santé3. La réforme n’a cependant pas encore fait baisser le niveau des dépenses. Selon les chiffres 2011 de l’OCDE, le pays est toujours au second rang des pays développés les plus dépensiers en matière de santé (dépense de santé de 11,9 % du PIB).
2 Les chiffres cités proviennent d’un rapport de 2010 du National Institute for public Health and the Environnement, intitulé « Dutch Health Care Performance ».
3 Aujourd’hui aux Pays-Bas, quatre compagnies détiennent plus de 80 % des parts de marché de l’assurance santé.
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