Au
CHU Amiens-Picardie, depuis 1998, la politique de prise en charge de la douleur s’appuie notamment sur un Comité de Lutte contre la Douleur (CLUD). Cette instance oriente, propose et organise des actions d’amélioration de prise en charge de la douleur pour l’ensemble de l’établissement. Responsable de ce CLUD, le Dr Ludovic Douay, médecin urgentiste et algologue, exerce, au quotidien, ses fonctions dans le cadre du Centre d’Étude et de Traitement de la douleur. « Au sein de ce centre, j’ai une triple mission : le soin, la recherche clinique et la formation à la douleur des médecins et paramédicaux. Mon activité est néanmoins essentiellement axée vers le soin, c’est-à-dire, la prise en charge de patients soufrant de douleurs aiguës ou chroniques complexes que la médecine de ville ne peut pas toujours prendre en charge », souligne le Dr Douay. Cette prise en charge n’est pas nécessairement médicamenteuse. Multidisciplinaire, elle peut notamment impliquer des techniques telles que la relaxation, l’hypnose ou la psychothérapie.
Concrètement, le Centre d’Étude et de Traitement de la douleur peut recevoir les patients algiques en consultation externe, en hôpital de jour ou dans le cadre d’hospitalisations plus longues. Lorsque les patients sont adressés par les praticiens libéraux, la demande émane essentiellement des médecins généralistes. « Nous demandons à ces derniers, avant toute prise en charge, de nous transmettre un courrier de présentation du patient afin de mieux connaître sa douleur. Les médecins de ville doivent, ainsi, avoir réalisé une première évaluation de la douleur du patient ainsi qu’une proposition thérapeutique. Ce solide lien que nous avons institué entre la ville et l’hôpital – notamment par le biais de notre collaboration avec le médecin généraliste – est essentiel. Il favorise la cohérence et la continuité du soin des douleurs du patient, sur le long terme », précise le Dr Douay.
Optimiser les délais et améliorer les moyens
Dès son admission au Centre d’Étude et de Traitement de la douleur, le patient, pour sa part, remplit un questionnaire (ou livret d’évaluation) comprenant les principales données liées à ses douleurs : localisation, intensité, retentissement sur sa vie quotidienne… « À partir du courrier de présentation – rédigé par le médecin – et du questionnaire ou livret d’évaluation – rempli par le patient – nous avons alors une idée de la rapidité à laquelle nous devons nous occuper du patient. Nos délais de prise en charge sont certes un peu longs : parfois plusieurs mois, notamment lorsque la douleur est installée depuis longtemps (lombalgies chroniques, fibromyalgie…) mais nous pouvons, pour les cas les plus urgents, accorder des consultations dans des délais très courts (quelques jours) : névralgies faciales, algie vasculaire, de la face, douleurs dues au cancer ou chez le sujet âgé risquant d’entraîner des répercussions sur son maintien à domicile… », explique le Dr Douay.
Si la plupart des patients suivis dans ce centre sont adressés par les médecins de ville, une part grandissante émane des hospitaliers (notamment du CHU Amiens-Picardie). Le Dr Douay est également amené à donner des avis en interne, aux différents praticiens du CHU concernant les traitements antalgiques de patients hospitalisés : « Ces avis internes sont nécessaires pour pouvoir aider les collègues des autres services du CHU à une meilleure prise en charge de la douleur. Cela fait aussi partie du travail que l’on mène avec le CLUD (formation des équipes, évaluation et validation de protocoles…). Pour pérenniser notre structure et continuer notre activité – particulièrement chronophage – nous avons besoin de moyens humains et financiers. La formation continue des généralistes libéraux à la douleur est, enfin, une nécessité absolue ».
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