IL Y A QUELQUES SEMAINES (« le Quotidien » du 8 février), le ministre de la Santé rendait public un premier tableau de bord officiel mesurant les efforts entrepris par les hôpitaux et les cliniques dans la lutte contre les infections nosocomiales. L’occasion pour l’agence régionale de l’hospitalisation (ARH) de Provence-Alpes - Côte d’Azur (Paca) et pour la direction régionale de l’action sanitaire et sociale (Drass) de faire le point sur ce dossier avec les établissements de la région. «En aucun cas, met en garde Jean Chappellet, le directeur régional des affaires sanitaires et sociales, il ne faut considérer cette initiative comme un classement de performances des établissements de santé face aux maladies nosocomiales.» Christian Dutreil, le directeur de l’agence régionale de l’hospitalisation, insiste sur l’importance «d’une politique qui a débuté en 1999».
Mieux que la moyenne.
Selon le plan du ministre de la santé, chaque établissement doit établir un bilan de ses activités de lutte contre les infections nosocomiales. Il se voit attribuer un score dit Icalin (indice composite d’activité de lutte contre les infections nosocomiales) qui mesure sa détermination à combattre ce fléau.
Aujourd’hui, ce bilan est dressé à partir de trois critères : l’organisation, les moyens et les actions des établissements pour faire face à ces risques infectieux. «Il y avait une forte demande des usagers, souligne Jean Chappellet, mais la transparence totale est difficile à établir. Aujourd’hui, nous disposons d’indicateurs de moyens, nous ne sommes qu’au début de cette démarche. Nous disposerons ensuite d’indicateurs d’efficacité avec, par exemple, le nombre de staphylocoques dorés résistants par établissement.»
En Paca, sur 296 établissements concernés, seulement quatre bilans d’activité font défaut. Si l’on utilise l’échelle définie par le ministère de la santé, 81 établissements sont classés en « A » (meilleure performance), 95 en « B », 92 en « C », 15 en « D » et 9 en « E » (plus mauvaise performance).
Selon le Dr Evelyne Jean, médecin inspecteur à la Drass, la région Paca a une moyenne générale supérieure à la moyenne nationale. Quant on compare les résultats des départements de la région, le Vaucluse fait figure de bon élève. «Il s’est mis en place un réseau entre les comités de lutte contre les infections nosocomiales (Clin) qui porte ses fruits. Cela pourrait inciter d’autres départements à le faire», précise-t-elle. Un gros point d’interrogation concerne les CHU de Marseille et de Nice classés en C. «Il faut relativiser, indique Jean Chappellet (Drass). Très peu de CHU en France sont classés en A ou B; ici, ils sont dans la moyenne mais les contraintes sont plus sévères pour ce type d’établissements et n’oublions pas qu’ils soignent bien plus de pathologies graves que les autres établissements.» L’objectif de ce tableau de bord est de pousser les établissements à prendre conscience de certaines carences pour progresser notamment dans l’organisation et dans le signalement. Car si un décret de juillet 2001 a rendu le signalement des infections nosocomiales obligatoires auprès des Drass et des comités de lutte contre les infections nosocomiales, des efforts importants restent à faire dans ce domaine dans la région.
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