L'ex-médecin d'Auschwitz jugé coupable de provocation à la haine raciale

Publié le 21/10/2001

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La cour d'appel de Paris a jugé le 17 octobre que l'ex-médecin du camp d'Auschwitz, Hans Munch, 89 ans, s'était rendu coupable de provocation à la haine raciale et apologie de crimes contre l'humanité, mais n'a pas prononcé de peine. Le Dr Munch s'était félicité de l'extermination des Tziganes de 1943 à 1945 lors d'une émission de radio diffusée par France Inter en septembre 1998. Une peine d'emprisonnement avec sursis avait été requise à l'audience du 19 septembre par l'avocat général.
Acquitté après la guerre par le tribunal de Cracovie (Pologne), installé depuis lors comme médecin de campagne en Bavière, il avait expliqué sur France Inter que les Tziganes étaient de « misérables minables » qui laissaient mourir leurs enfants de faim dans le camp et que « les envoyer au gaz était la seule solution ». Le 20 juin 2000, en première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait jugé, au vu d'une expertise psychiatrique qu'il avait ordonnée, que le prévenu était atteint, lorsqu'il a tenu ces propos « d'un trouble psychique ayant aboli son discernement » et il l'avait relaxé. La cour d'appel, présidée par M. Dominique Charvet, a expliqué que compte tenu de son état mental, le Dr Munch devait être déclaré coupable mais que sa responsabilité devait être atténuée. « Elle se prononcera sur la peine à appliquer si le Dr Munch redevient accessible à une sanction pénale », a expliqué Me Didier Seban, avocat du MRAP. Les associations d'anciens déportés, le MRAP, la Ligue des droits de l'Homme, la LICRA, ont obtenu un franc symbolique de dommages-intérêts.

Le Quotidien du Mdecin