CONGRES HEBDO
En 2000, le groupe de pathologie infectieuse pédiatrique de la Société française de pédiatrie (GPIP) a créé l'observatoire des méningites bactériennes afin de mieux connaître leur épidémiologie (germes responsables, résistance aux antibiotiques, caractéristiques cliniques et biologiques, etc.). Avant sa création, il n'existait pas de recueil en temps réel d'informations cliniques, thérapeutiques et microbiologiques sur ces infections, même si le GPIP avait déjà réalisé deux enquêtes ayant fourni des renseignements intéressants. Ainsi, savait-on que la résistance du pneumocoque devenait préoccupante, que l'incidence des méningites à méningocoque tendait à augmenter, avec un accroissement de la responsabilité du méningocoque C, et que les méningites à Haemophilus infuenzae de type B étaient en voie de disparition depuis la généralisation de la vaccination.
En 2001, 311 services de pédiatrie ont été contactés, 294 ont répondu et 449 cas ont été répertoriés. En période néonatale, deux germes sont les principaux responsables de méningites, le streptocoque de type B et Escherichia coli. Avant l'âge de 2 ans, le pneumocoque arrive en tête, alors que, au-delà de cet âge, c'est le méningocoque qui occupe la première place. Comme le soulignent les auteurs, Haemophilus influenzae a pratiquement disparu, apportant une nouvelle preuve de l'efficacité de la vaccination. Les experts estiment que la vaccination par Prévenar devrait permettre d'éviter plus de 80 % des cas de méningites à pneumocoque s'il était administré à tous les enfants de moins de 2 ans. Le vaccin méningococcique conjugué, qui, rappelons-le, est actif dès l'âge de 2 mois, mais ne protège que du méningocoque C, pourrait prévenir environ un tiers des méningites à méningocoque. Si la vaccination antipneumococcique est depuis peu proposée à l'ensemble des nourrissons à risque (garde collective, fratrie nombreuse...), la décision d'élargir les indications du vaccin antiméningocoque C n'est pas à l'ordre du jour. Comme l'explique le Pr Gaudelus, elle dépend de l'épidémiologie. Dans un pays comme la France où l'incidence de ces infections est comprise entre 1 et 1,2 pour cent mille et où le méningocoque B reste jusqu'à présent prépondérant (entre 55 et 60 % des cas), il ne semble pas justifier de vacciner la totalité des enfants et adolescents de moins de 20 ans, comme l'ont décidé d'autres pays européens, tels que la Grande-Bretagne et l'Espagne, à la suite d'une forte progression des méningites à méningocoque C. Deux campagnes de vaccination ont été menées récemment en France en raison d'une modification épidémiologique locale, avec un groupement de cas inhabituels, sans que l'on puisse parler d'épidémie. Cette stratégie vaccinale pourra dans l'avenir être modifiée en cas d'évolution similaire à celle observée chez nos voisins. En revanche, le vaccin est toujours indiqué dans l'entourage d'un malade, dans un délai maximal de dix jours.
D'après les communications du Dr Robert Cohen (Créteil) et des Prs Daniel Floret (Lyon), Joël Gaudelus (Bondy), Philippe Reinert (Créteil).
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