LE TRAITEMENT par des molécules ciblant le récepteur du VEGF, tels que le sunitinib et le sorafénib, «a permis un bénéfice significatif chez les patients atteints d'un carcinome rénal métastatique. Cependant, ce traitement n'est pas curatif et une option thérapeutique faisait défaut en cas de progression de l'affection après ces traitements». Selon les résultats de leur essai international, les expérimentateurs du RECORD-1 Study Group (R.J. Motzer et coll.) ajoutent : «Nous pensons que l'everolimus peut dès à présent être considéré comme un traitement standard chez ces patients.»
Ce travail de phase III (auquel ont participé des équipes de Villejuif, Paris et Bordeaux) a été mené de façon randomisée, en double aveugle contre placebo chez des patients en échec thérapeutique après sunitinib et/ou sorafénib. Un groupe de 272 patients a reçu 10 mg par jour d'everolimus par voie orale et 138 patients, le placebo. L'objectif primaire était d'analyser la survie sans progression.
101 progressions de l'affection.
Une différence significative est apparue en faveur de l'everolimus. Dans le groupe traité, 101 progressions de l'affection ont été relevées, soit 37 %, contre 90 sous placebo, soit 65 %. Le risque relatif est calculé à 0,3. Les médianes de survie sans progression ont été respectivement de 4 mois et de 1,9 mois.
L'équipe a enregistré davantage d'effets indésirables dans le groupe traité : stomatite, 40 % contre 8 % ; rash, 25 % contre 4 % ; asthénie 20 % contre 16 %. Enfin, 8 % des patients sous everolimus ont déclaré une pneumonie.
Cette efficacité thérapeutique n'est pas une surprise, dans la mesure où divers éléments ont suggéré une cible thérapeutique dans le carcinome rénal : mTor (mammalian target of rapamycin), un composant intracellulaire impliqué dans la croissance, le métabolisme des cellules et dans l'angiogenèse. Or l'everolimus est un inhibiteur de mTor.
Dans un commentaire, Jennifer J. Knox (Toronto, Canada) conclut : « Bien que cette étude ne montre pas que l'inhibition de mTor améliore la survie globale et qu'elle n'établisse pas la séquence optimale des drogues dans le carcinome rénal métastatique, elle fournit une preuve solide de l'activité antitumorale de l'everolimus au sein de cette population. Si cette drogue est approuvée, elle sera certainement prescrite par les médecins qui prennent en charge ces patients.»
« Lancet », publication avancée en ligne 23 juillet 2008.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature