« Harkema et son équipe ont obtenu chez un patient paraplégique un niveau de récupération fonctionnelle qui demeure sans précédent dans le traitement des lésions complètes de moelle », écrivent trois éditorialistes (suisses et russe) dans le « Lancet ».
En 2006, le jeune patient, alors âgé de 23 ans, était victime d’un accident de la voie publique. L’examen initial révélait une paraplégie due à une subluxation C7-D1 associant une lésion de la moelle cervicale basse et thoracique haute. Il conservait quelques contractions volontaires de muscles des membres supérieurs (triceps, mains), rien au niveau des membres inférieurs ou des sphincters, à part quelques sensations au toucher ou à la piqûre.
Après 170 séances d’entraînement locomoteur, en décembre 2009, soit 3,4 ans après l’accident, un faisceau de 16 électrodes était chirurgicalement implanté sur la dure-mère, au niveau des segments L1-S1. Des stimulations ont alors été réalisées, en moyenne pendant 54 minutes (40 à 120), au cours de séances allant parfois jusqu’à 250 minutes. L’amplitude électrique variait de 0,5 à 10 volts et la fréquence de 5 à 40 Hz. En tout, 29 séances ont été réalisées avec de multiples combinaisons. Leur objectif, que le patient se lève et marche.
La stimulation épidurale associée à des informations sensorielles sur l’extension bilatérale et la mise en charge à permis le lever, sans aide manuelle, au premier essai. Le poids du corps était allégé pour n’être que de 65 %. Progressivement, en diminuant le soutien, le patient a pu supporter la totalité de son poids. Il a pu ensuite réaliser une activité rythmique proche de la marche, avec une aide manuelle, au cours de stimulations électriques. Au septième mois de l’implantation, le jeune homme avait récupéré un contrôle supramédullaire de quelques mouvements des jambes, uniquement au cours de stimulations.
« Lancet », édition en ligne doi :10.1016/S0140-6736(11)60547-3 et 60711-3 (éditorial).
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