« Nous enclenchons une nouvelle ère. Il faut faire disparaître les stigmates de la logique comptable pour s'orienter désormais vers la seule alternative valable : la démarche qualité. »
Pour Claude Maffioli, président du MEDEC 2003, la démarche qualité n'est pas une idée neuve. Cependant, si la qualité a toujours existé, elle ne se présume plus. « On doit aujourd'hui la démontrer », affirme l'ancien président de la CSMF (Confédération des syndicats médicaux de France).
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le Dr Maffioli se présente comme un fervent partisan de la FMC obligatoire. « Le caractère obligatoire de la FMC ne présente aucun risque pour les médecins qui en suivent déjà une, et ceux qui s'en dispensent ont tort », résume le président du MEDEC .« Et la FMC est le vecteur de l'évaluation. Si l'on veut mettre en place une logique de qualité, il faut évaluer les pratiques. »
L'un des objectifs que s'est fixés le Groupe études qualité a été l'organisation d'assises nationales de la qualité en santé. Première édition tout au long des quatre jours du MEDEC.
Comment passer d'une évaluation de moyens à une évaluation de qualité ? Réponse donnée par Alain Coulomb, président de l'ANAES (Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé) : il faut développer une culture de la qualité. « Il existe aujourd'hui peu de critères de qualité. Nous nous préoccupons de simplifier le référentiel avec des indicateurs plus médicalisés. » Question corollaire : peut-on passer d'une évaluation incitative à un système de sanctions ? « La qualité en santé perd actuellement son aspect cosmétique pour devenir un instrument essentiel d'évaluation du système médical. Donc, nous croyons en cette démarche "d'incitation positive" ».
La qualité est un investissement
Certains se demandent si une telle démarche doit commencer dès les études et notamment lors du recrutement des étudiants. « Il faut poser la question dans l'autre sens, corrige le Pr Jacques Roland, président de la Conférence des doyens. « S'interroger sur les professionnels dont nous avons besoin et ensuite fixer des critères de sélection pour l'entrée à l'université. »
« L'enjeu, renchérit Claude Le Pen, secrétaire général du Groupe d'études qualité-santé du MEDEC et professeur d'économie de la santé, c'est d'améliorer le service rendu au patient. « La qualité est un investissement. »
A l'issue du débat, 6 Oscars MEDEC Qualité Santé ont été remis à des laboratoires pharmaceutiques. Le Groupe d'études qualité lance un Livre blanc de la qualité en santé et prévoit la signature d'un projet de charte interprofessionnelle de qualité en santé.
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