Huit mois après le coup d'envoi de l'évaluation des pratiques professionnelles (EPP) menée par les URML (unions régionales des médecins libéraux), treize nouvelles unions entrent dans la ronde. Quatre régions pilotes, la Lorraine, le Nord - Pas-de-Calais, la Basse-Normandie et l'Ile-de-France, s'étaient engagées dans cette démarche dès le mois d'octobre 2002. En mars dernier, la Conférence nationale des présidents des URML dressait un premier bilan (« le Quotidien » du 17 mars 2003) : 180 médecins libéraux, généralistes et spécialistes, s'étaient portés volontaires pour se soumettre à une évaluation, qu'elle soit individuelle ou collective, et 180 médecins (50 % de généralistes, 50 % de spécialistes) avaient été recrutés et formés par l'ANAES (Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé) pour évaluer leurs confrères. D'après le Dr Rémi Unvoi, président de l'URML de Lorraine, vingt-cinq médecins ont été habilités à évaluer leurs confrères, depuis le lancement.
Une démarche presque unique au monde
Vingt-huit médecins de la région se sont déjà soumis à une évaluation individuelle, une trentaine d'autres sont en cours et huit médecins ont suivi une évaluation collective. En Ile-de-France, quarante-sept cycles d'évaluation ont été lancés (vingt collectifs et vingt-sept individuels, dont sept sont achevés). Soit vingt-huit médecins évalués dans la région de plus qu'en mars. Dans le Nord - Pas-de-Calais, soixante-treize médecins ont été évalués, soit douze de plus qu'en mars.
D'après le Dr Patrick Brezac, président de la Conférence nationale des présidents d'unions, il y a actuellement par région entre vingt et trente médecins habilités à assurer l'évaluation. Le budget de l'ANAES serait prévu pour financer l'évaluation de six cents médecins.
Le Dr Brézac se satisfait de ce bilan huit mois après le lancement de l'EPP (qui avait été prévue dans un décret, dès le mois de décembre 1999). « Seulement deux ou trois pays dans le monde se sont essayés à une telle démarche. Il est normal que cela prenne du temps pour expérimenter les outils d'évaluation ainsi que les méthodes de formation des médecins habilités. » Il faudra donc attendre pour valider les outils pédagogiques de l'évaluation : attendre un retour suffisant d'expérimentations sur le terrain pour démontrer l'efficacité et la performance des outils ; mais aussi « que les médecins s'y retrouvent, dans l'équation coût/temps. On y verra également plus clair lorsque le climat sera plus serein ». On ne peut donc parier aujourd'hui sur la date à laquelle les vingt-six unions régionales s'inscriront dans cette démarche. Ni sur le moment où la majorité des médecins se prêteront spontanément au jeu de leur propre évaluation.
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