CONGRES HEBDO
Au cours de sa croissance, l'enfant passe par différents stades du développement cognitif avant d'atteindre une pensée de type adulte vers l'âge de 12-13 ans. Ainsi, une douleur aiguë est souvent l'origine de modifications du comportement avec des plaintes et des cris. En revanche, en cas de douleur prolongée, l'enfant devient apathique et triste. Il est alors important d'évaluer les facteurs intervenant dans la genèse de cette douleur mais aussi dans son maintien, voire son augmentation. Il existe donc une réelle difficulté d'identification et d'évaluation de la douleur en pédiatrie, alors que ces étapes sont pourtant nécessaires à une prise en charge optimale. Les outils d'évaluation disponibles sont néanmoins faciles d'utilisation, pouvant être confiés aux parents qui jouent alors un rôle important dans la mise en route et le suivi du traitement. Adaptés à l'âge de l'enfant, ces outils ont pour but d'établir ou de confirmer l'existence d'une douleur, de la quantifier, d'orienter le traitement antalgique et également d'évaluer l'efficacité de la straatégie thérapeutique afin de pouvoir la modifier si nécessaire.
Une stratégie adaptée à l'âge de l'enfant
Après l'âge de 6 ans, l'autoévaluation peut être employée. L'échelle visuelle analogique (EVA) est considérée à cet égard comme l'outil de référence. Il est également possible de recourir à l'échelle des 6 visages (FPS-r) plus concrète. La localisation de la douleur sur une silhouette de bonhomme permet de mieux préciser les sites et trajets douloureux.
Entre 4 et 6 ans, on peut essayer d'utiliser l'EVA et la FPS-r, mais si les scores sont divergents, il faut alors se tourner vers l'hétéro-évaluation (observation du comportement).
Chez l'enfant de moins de 4 ans, c'est l'hétéro-évaluation qui doit être employée. Il existe plusieurs échelles parmi lesquelles on peut citer : la NFCS (Neonatal Facial Coding System) jusqu'à 18 mois, l'échelle d'Amiel-Tison inversée entre 1 mois et 3 ans, l'échelle CHEOPS (Children's Hospital of Eastern Ontario Pain Scale) de 1 à 6 ans et l'échelle DEGR (Douleur Enfant Gustave Roussy). Par ailleurs, une altération des activités de base (jouer, dormir, parler, manger, bouger...) peut aider à mettre en évidence un syndrome douloureux. L'EVA remplie par un parent ou un soignant peut aussi être utile dans cette tranche d'âge.
Enfin, il ne faut pas négliger l'importance d'une information de l'enfant, adaptée à son niveau cognitif, et de ses parents, et bien sûr d'une réévaluation régulière sous traitement. Celui-ci doit permettre de diminuer l'intensité de la douleur en dessous du seuil de 3/10 à l'EVA et/ou de permettre une récupération des activités de base.
D'après une communication du Dr Jean-Pierre Alibeu
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