LA MEDECINE GENERALE A officiellement été élevée au rang de spécialité avec la création d'un diplôme d'études spécialisées (DES), mais le statut de ses enseignants demeure précaire et peu attractif. Qu'ils soient maîtres de stage, chargés d'enseignement, maîtres de conférence ou professeurs associés - seuls enseignants dont le titre est reconnu par l'université mais qui ne sont pas titulaires de leur poste -, tous demandent que soit mis fin à ce traitement de défaveur. Le Collège national des généralistes enseignants (Cnge), créé en 1983 après la mise en place d'une filière de médecine générale dans les universités françaises, entend franchir une nouvelle étape lors de son congrès à Lille, qui débute aujourd'hui et se clôturera dimanche par l'élection d'un nouveau bureau (1).
Près de 300 participants sont attendus à ce rendez-vous, consacré à l'évaluation des enseignements et des enseignants de la médecine générale. Pour le Pr Pierre-Louis Druais, président du Cnge, le choix de ce thème s'imposait : « L'évaluation des méthodes de travail des enseignants de médecine générale est un préalable indispensable à l'évaluation des compétences des étudiants dans le cadre du nouveau DES de médecine générale. » Evaluation, un mot à la mode mais qui fait partie de la « culture » des généralistes enseignants et ne suscite aucune inquiétude dans la profession, assure le Pr Druais. « Quand nous acceptons d'avoir un interne en stage dans notre cabinet, on est déjà dans l'évaluation », poursuit le président du Cnge, dont l'objectif est de voir à terme « tous les internes de médecine générale recevoir une formation de qualité, équivalente d'une région à une autre. » En jouant la carte de la transparence, le Cnge veut démontrer la compétence des enseignants de médecine générale pour mieux demander la révision de leur statut. Il entend également justifier la création d'une sous-section de médecine générale au Conseil national des universités (CNU), rendue d'autant plus nécessaire que seront validés les premiers cursus du DES de médecine générale en 2007. « Les généralistes doivent pouvoir intervenir dans la nomination de leurs pairs aux postes d'enseignant, ce qui n'est actuellement pas le cas », commente le Pr Daniel Léonard, maître de conférences de médecine générale à l'université de Lille. Cette évolution, de même que la mise en place d'un stage de médecine générale pendant le 2e cycle des études médicales, sont essentielles pour l'avenir de la spécialité. « L'enjeu est d'offrir aux étudiants une plus grande lisibilité de la médecine générale avant le choix de leur spécialité. Si on leur propose un vrai DES avec des enseignants reconnus au sein d'une filière universitaire, ils choisiront plus facilement la discipline », conclut le Dr Léonard.
(1) Le Pr Pierre-Louis Druais est le seul candidat annoncé à sa succession au poste de président.
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