Les sénateurs (170 contre 142) ont, sans surprise, voté contre la proposition de loi qui voulait instaurer « une assistance médicalisée pour mourir ». Le matin du vote, la commission des Affaires sociales du Sénat avait déjà fait machine arrière en vidant le texte de son contenu par l’intermédiaire d’amendements extérieurs, c’est-à-dire présentés après l’adoption de la proposition de loi en commission. La veille du débat, le Premier ministre, François Fillon, s’était opposé personnellement à l’euthanasie et avait invité les parlementaires à ne pas légiférer « dans la précipitation ». L’essentiel de la proposition de loi tenait dans son article premier : « Toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable, peut demander à bénéficier (...) d’une assistance médicalisée permettant, par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur. »
Dans l’hémicycle, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a plaidé pour le développement des soins palliatifs en saluant « un débat pas comme les autres », au-delà des convictions politiques. « Le mérite de ce texte est d’avoir attiré l’attention du gouvernement sur l’insuffisance des soins palliatifs en France », a estimé le sénateur Alain Fouché (UMP), l’un des rares à droite à soutenir la proposition. Jean-Marie Bockel (Gauche moderne, ex-PS) a considéré, pour sa part, que la loi Leonetti de 2005 relative aux droits des patients en fin de vie était suffisante : « Elle offre des espaces de liberté ».
Présent dans les tribunes, le président de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), Jean-Luc Romero, a assuré que ce débat « reviendra comme un boomerang » et « sera au cœur de la campagne des présidentielles et des législatives de 2012 ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature