IONISATION non autorisée de crevettes ; présence non déclarée de sulfite et utilisation non autorisée de conservateurs et de colorants ; concentration trop forte de colorant dans du gingembre ; présence non déclarée de sulfate du jojoba ; aflatoxine dans les arachides ; présence de mercure dans du requin bleu ; mélamine dans du concentré de protéine de riz ; mélamine… Dans le dernier rapport du RASFF, le système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, la Chine est épinglée pour le nombre toujours croissant de ses défaillances. Le scandale du lait contaminé à la mélamine achève de porter le discrédit sur Pékin.
«Il n'est pas question d'avoir des importations de produits laitiers chinois car nous les avons interdites en 2002», rappelle la commissaire européenne à la santé et à la protection des consommateurs, Androulla Vassiliou. Mais la Commission, en application du principe de précaution, a demandé à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de procéder à une évaluation de toxicité de la mélamine, lorsqu'une petite quantité de lait en poudre est utilisée dans des produits composés, tels que des biscuits et des confiseries.
Mais les 27 devraient aller plus loin. Le 3 octobre, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, un colloque consacré aux risques sanitaires et aux importations réunira autour de l'AFSSA et de l'EFSA les experts de l'UE. À l'ordre du jour, le mémorandum du ministre français de l'Agriculture, consacré à l'impact de l'accroissement des échanges mondiaux sur la santé humaine. «Certaines déficiences constatées doivent donner lieu à des actions correctives à court terme», préconise Michel Barnier, qui demande «l'élaboration d'une nouvelle stratégie globale pour couvrir la totalité du cycle d'importation, pour tous les produits susceptibles d'être à l'origine d'un risque sanitaire ou phytosanitaire».
Des lacunes sont identifiées, affirme le ministre, liées à des différences de pratiques entre États membres pour la mise en oeuvre des contrôles. Michel Barnier propose que soit réévalué l'ensemble du dispositif de sécurité sanitaire, en égrenant la liste des problèmes liés à l'importation survenus au cours des dernières années : virus de la fièvre aphteuse, métaux lourds dans les aliments pour animaux, aflatoxines dans les fruits à coque, résidus de médicaments vétérinaires dans les denrées d'origine animale, résidus de pesticides ou d'autres substances chimiques dans les produits végétaux, contamination bactérienne de produits végétaux destinés à l'alimentation animale, organismes nuisibles aux végétaux, tels que le nématode du pin, etc. La mondialisation devra être conjuguée avec le principe de précaution.
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