DIX PAYS européens (Allemagne, Danemark, Espagne, France, Grèce, Irlande, Italie, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni) ont participé à cette étude qui a inclus plus de 10 000 patients de septembre 2000 à décembre 2001. L’objectif était de comparer les coûts et les résultats du traitement de la schizophrénie par différents antipsychotiques en s’appuyant sur les principaux critères de jugement que sont les interruptions de traitement, les rechutes, les rémissions, la prise de poids et la satisfaction des patients.
Les patients ont été répartis en deux groupes d’effectif équivalent : un groupe de patients qui ont commencé leur traitement avec Zyprexa (olanzapine) ou qui ont changé de traitement pour Zyprexa, un autre groupe comprenant des patients qui ont commencé ou modifié leur traitement avec un autre antipsychotique : rispéridone, quiétiapine (non commercialisé en France), amisulpride, clozapine, autres antipsychotiques atypiques disponibles dans les divers pays au moment de l’étude, neuroleptiques classiques oraux et sous forme retard.
L’état clinique, la qualité de vie ont été évalués respectivement à l’aide de l’échelle d’impression clinique globale de la schizophrénie (CGI-SCH : Clinical Global Impression-Schizophrénie) et de l’échelle européenne de qualité de vie (EuroQol-5D : European Quality of Life scale). La tolérance a été évaluée par les psychiatres à l’aide d’un simple interrogatoire.
Sur un total de 10 972 patients vus en consultation, 10 204 patients (dont 42 % de femmes), âgés en moyenne de 40 ans, ont été inclus dans l’analyse des données.
Dans la schizophrénie, le maintien de la thérapeutique est nécessaire sur de longues périodes. La poursuite des traitements témoigne de leur efficacité sur les symptômes, de leur bonne tolérance et de leur observance.
Taux d’arrêt de traitement.
Le taux d’arrêt de traitement a été étudié chez 7 728 patients ayant commencé une monothérapie soit par Zyprexa, soit par un autre antipsychotique. Au terme des 36 mois de suivi, 64 % des patients poursuivaient leur traitement par Zyprexa, 66 % avec la clozapine.
L’activité sociale, l’ancienneté de la reconnaissance de la maladie et de son traitement sont les facteurs favorables au maintien d’un traitement à long terme.
En revanche, la sévérité des symptômes, des troubles dépressifs, un traitement par des régulateurs de l’humeur, l’abus de toxiques (dont l’alcool) et l’agressivité dans les six mois qui ont précédé l’étude sont des facteurs qui favorisent les arrêts de traitement.
Rémissions.
Chez les 6 516 patients analysés, 64,6 % ont obtenu une rémission (définie comme le maintien du score d’évaluation clinique pendant au moins six mois en l’absence d’hospitalisation) durant le suivi. L’analyse des données sur la rémission a montré que le maintien des contacts sociaux, en particulier l’emploi, la vie en couple et les relations sociales, est un facteur favorable à la rémission. En revanche, être du sexe masculin, la sévérité des symptômes et les coprescriptions de régulateurs de l’humeur, d’anxiolytiques et d’hypnotiques sont des facteurs défavorables de rémission.
Les rechutes : parmi les patients en rémission, 25 % ont rechuté au cours du suivi. L’hostilité, l’abus de toxi-ques, les tentatives de suicide, les coprescriptions de régulateurs de l’humeur sont associés à un plus grand risque de rechute, alors que le bon fonctionnement social à l’entrée dans l’étude, une durée plus longue de la maladie et les traitements par Zyprexa et la clozapine sont associés à un plus faible risque de rechute.
La prise de poids : l’ensemble des traitements fait prendre du poids (de l’ordre de 4 kg), avec une augmentation significativement plus importante sous olanzapine en début de traitement qu’avec les autres antipsychotiques.
L’évaluation de la satisfaction du patient montre qu’il existe une corrélation entre la satisfaction du patient vis-à-vis de son traitement et les autres critères d’efficacité thérapeutique, tels que la réponse clinique et l’hospitalisation. Il existe des différences en termes de satisfaction au sein des groupes : le taux le plus important de patients satisfaits de leur traitement est observé dans le groupe olanzapine, confirmant ainsi l’intérêt des antipsychotiques de seconde génération.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Lilly.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature