Bêtabloquant de dernière génération, le nébivolol est vasodilatateur. Il est indiqué dans l'insuffisance cardiaque chronique et les données de l'essai SENIORS chez des sujets âgés montrent une réduction de la mortalité globale avec bonne tolérance, y compris en cas de fraction d'éjection préservée.
PAR UNE ACTION sur la NO synthétase, le nébivolol, bêtabloquant de troisième génération, est vasodilatateur. On sait qu'il diminue la pression artérielle centrale aortique, ce qui est important chez l'hypertendu âgé (rigidité artérielle). Par ailleurs, différentes études expérimentales montrent qu'une diminution du monoxyde d'azote (NO) disponible est associée à une dysfonction endothéliale, facteur propice à l'athérosclérose et à la thrombose… La capacité du nébivolol à limiter le remodelage ventriculaire gauche est évaluée dans une dizaine d'études cliniques en cours, signale le Pr H. Drexler (Allemagne).
Certains bêtabloquants ont une indication pour le traitement de l'insuffisance cardiaque chronique (ICC), en raison d'une capacité démontrée à réduire mortalité globale et hospitalisations pour maladie cardio-vasculaire. C'est le cas du nébivolol, le bénéfice du traitement apparaissant après plus de six mois et se majorant ensuite. Les bêtabloquants restent peu utilisés chez les sujets âgés insuffisants cardiaques chroniques, par crainte de la survenue d'une hypotension, d'une bradycardie ou de troubles de conduction, remarque A. Coats (Australie). La réticence est plus grande encore si la fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) est préservée ; pourtant, en ambulatoire et en gériatrie, les trois quarts des insuffisants cardiaques chroniques ont une FEVG normale. Plusieurs études ont évalué l'intérêt des bêtabloquants chez les sujets âgés, notamment CIBIS II (de 71 à 80 ans) et MERIT-HF, dans laquelle 32 % des patients avaient plus de 70 ans, sans jamais dépasser 80 ans.
L'étude SENIORS, menée dans le cadre de la recherche clinique, a inclus plus de 2 000 patients en ICC avec une fraction d'éjection ≤ 35 % ou qui avaient été hospitalisés pour IC au cours de l'année précédente. Ils étaient tous âgés de 70 ans et plus (en moyenne 75,2 ans) ; on comptait 19 % d'octogénaires et quelques nonagénaires… Comme les études précédentes, SENIORS a comparé le nébivolol, à un placebo, les traitements antérieurs étant maintenus. Un sous-groupe de patients avaient une FEVG normale. Le critère d'évaluation principal (mortalité globale et hospitalisations pour un motif d'ordre cardio-vasculaire) était réduit sous nébivolol (31,1 % contre 35,3 % ; p = 0,039), sans influence de l'âge, du sexe et de la FEVG ; la mortalité toutes causes était réduite de 38 %. Ces données sont comparables à celles obtenues au cours des essais CIBIS II, MERIT-HF ou COPERNICUS.
SENIORS souligne ainsi les bénéfices d'un traitement par nébivolol chez les insuffisants cardiaques âgés à fonction systolique conservée.
Symposium satellite organisé par Menarini International.
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