LES ÉPISODES d'exacerbation des Bpco, témoins de l'évolution de la maladie, altèrent de façon majeure l'espérance de vie et la qualité de vie des patients. En effet, 43 % des malades décèdent dans l'année qui suit leur hospitalisation pour une exacerbation. Un suivi prospectif sur un très long terme de patients atteints de Bpco a montré la relation directe existant entre la morbidité et la fréquence des épisodes d'exacerbation. Cela se manifeste par une perte de Vems, une augmentation du temps de récupération et une augmentation de la mortalité qui passe de 20 % chez les patients sans crise à 80 % chez ceux qui en présentent trois ou quatre par an. Dépister et prévenir ces complications représentent donc un atout essentiel dans la lutte contre la morbidité des Bpco.
Signes majeurs et mineurs.
L'apparition de nouveaux symptômes ou l'aggravation des symptômes existants ainsi que la nécessité de modifier le traitement constituent des signes d'exacerbation. La survenue d'une dyspnée, d'une expectoration purulente ou d'une augmentation de l'expectoration est considérée comme un signe majeur. Des sifflements, une toux, un mal de gorge, une rhinite ou de la fièvre sont considérés comme des signes mineurs.
C'est la survenue, durant au moins deux jours consécutifs, de deux critères majeurs ou d'un critère majeur plus un critère mineur qui suffit à faire le diagnostic d'un épisode d'exacerbation. Les modalités d'adaptation du traitement permettent, elles, d'évaluer la gravité de l'épisode : léger lorsque les ajustements thérapeutiques sont pratiqués par le patient, modéré lorsque le médecin intervient et sévère lorsque l'hospi- talisation est nécessaire.
Le traitement préventif est donc particulièrement important. Il associe des mesures non médicamenteuses telles que l'éviction du tabac ou la prescription d'oxygène chez les sujets hypoxiques à un traitement bronchodilatateur anticholinergique de longue durée d'action.
Episodes moins nombreux et moins longs.
A ce titre, le tiotropium semble être particulièrement efficace. Comme le montre l'étude MISTRAL (1), l'administration de 18 µg/j de tiotropium pendant quarante-huit semaines chez des patients porteurs de Bpco a permis de réduire de façon significative le nombre et la durée des épisodes d'exacerbation. Elle a retardé de 100 jours en moyenne le délai de survenue de la première crise. Une diminution de l'utilisation de traitements complémentaires et la réduction du nombre de consultations médicales par les patients traités ont confirmé l'efficacité de la molécule. Toutefois, ce succès ne doit pas faire oublier la gravité de cette maladie insidieuse pour laquelle une détection précoce est plus que jamais indispensable.
D'après une conférence organisée par les Laboratoires Boehringer Ingelheim et Pfizer : « Pourquoi et comment traiter les exacerbations des Bpco » avec la participation du Pr D. Dusser (hôpital Cochin, Paris).
(1) MISTRAL : mesure de l'influence de Spiriva sur les troubles respiratoires aigus à long terme. D. Dusser et coll. « Eur Respi J », 2006 ; 27 : 547-555.
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