GRACE A l'imagerie par résonance magnétique (IRM), il est désormais possible de visualiser, de façon très précise, le cerveau humain. Par exemple, il est aisé de différencier, grâce à l'IRM, le cortex cérébral qui contient les corps des neurones, de la substance blanche qui contient les axones (c'est-à-dire les fibres qui véhiculent l'information provenant du corps de la cellule d'une région à l'autre du cerveau). Selon la technique utilisée, le cortex apparaît avec un contraste plus sombre que la substance blanche, mais, jusqu'à présent, en IRM conventionnelle, la substance blanche, quelle que soit sa richesse en fibres, avait un contraste uniforme. Pourtant, on sait que, à l'échelle microscopique, la substance blanche cérébrale est constituée de millions de fibres qui s'entrecroisent ou cheminent parallèlement les unes aux autres pour former de gros faisceaux. Ces faisceaux sont tout à fait essentiels car ils permettent la transmission de l'information neuronale ; leur destruction entraîne la perte de la fonction correspondante.
Visualiser ces faisceaux de substance blanche et, donc, apprécier le fonctionnement de la substance blanche est désormais possible, grâce à une technique particulière d'IRM : l'imagerie de diffusion. Cette technique, qui dure entre cinq et vingt minutes, ne nécessite ni injection de produit de contraste ni participation active du patient, hormis son immobilité. Grâce aux progrès technologiques de la dernière décennie, la technique est devenue simple à réaliser. Néanmoins, l'obtention des images finales repose sur des méthodes de traitement d'images plus complexes qui nécessitent une formation adéquate.
Le repérage en préopératoire au voisinage d'une tumeur.
A ce jour, dans certains centres spécialisés, l'imagerie de fibres est intégrée au bilan de certaines pathologies. Elle trouve très légitimement sa place en neurochirurgie pour le repérage préopératoire des faisceaux de fibres au voisinage d'une tumeur. Dans le domaine clinique, la possibilité de détecter des anomalies de la substance blanche, non visibles en imagerie conventionnelle, ouvre un vaste champ d'applications. Les cibles potentielles sont nombreuses et particulièrement importantes : maladie d'Alzheimer, schizophrénie, épilepsie, récupération après un accident vasculaire cérébral...
Journées françaises de radiologie. Conférence de presse à laquelle participaient : le Pr G. Frija (Paris), le Pr L. Lemaître (Paris) et le Dr C. Oppenheim (Paris).
Dépistage du cancer du sein
Les JFR ont été l'occasion d'une mise au point sur le dépistage du cancer du sein qui coïncide avec les résultats de l'étude nord-américaine D-MIST sur la valeur comparée de la mammographie numérique et de la mammographie analogique (« New England Journal of Medicine », septembre 2005). Cette étude, qui a porté sur 49 528 femmes asymptomatiques (33 centres américains et canadiens), a permis de conclure à une efficacité de dépistage identique avec la mammographie numérique et avec la mammographie analogique. Néanmoins, chez les femmes d'âge inférieur à 50 ans, chez les femmes qui ont des seins radiologiquement denses et chez celles qui sont en période pré- et périménopausique, les performances ont été meilleures avec la radiologie numérique.
Malgré les résultats de cette étude, le Pr Guy Frija considère « qu'il n'est pas justifié aujourd'hui de remplacer tous les mammographes analogiques par des mammographes numériques, qui sont quatre à cinq fois plus chers et diminueraient la possibilité d'un dépistage de proximité. Bien que cette technique soit très probablement une technique d'avenir, il est encore trop tôt pour conclure et une étude sur plusieurs années est nécessaire ».
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