LE CANCER colo-rectal se situe par sa fréquence au troisième rang des cancers dans le monde au premier rang en Europe où il est responsable de 138 000 décès chaque année. Le taux de survie à cinq ans dépend essentiellement de l'extension de la tumeur lors du diagnostic initial. Décelé à un stade évolué ou déjà métastasé, le cancer colo-rectal engage le pronostic vital.
Le traitement du cancer colo-rectal métastatique s'est considérablement amélioré au cours de ces cinq dernières années.
L'utilisation combinée de traitements ciblés et d'agents chimiothérapiques permet d'obtenir des taux de réponse plus élevés, de prolonger la survie des patients et d'améliorer leur qualité de vie.
Anticorps monoclonal plus schéma Folfiri.
L'étude internationale CRYSTAL, présentée pour la première fois en Europe à l'occasion du 9e Congrès international sur les cancers gastro-intestinaux, a évalué, de façon randomisée, l'apport du cétuximab (anticorps monoclonal dirigé contre le récepteur du facteur de croissance épidermique [Egfr]) à une chimiothérapie de première ligne sur un schéma Folfiri (5FU/acide folinique et irinotécan) chez 1 217 patients atteints d'un cancer colo-rectal métastatique et dont les échantillons tumoraux exprimaient des récepteurs du facteur de croissance épithélial.
L'évaluation de l'efficacité a été faite de façon comparative chez 1 198 patients répartis de façon aléatoire en deux groupes (599 patients dans chaque groupe) : dans un groupe, les patients recevaient le cétuximab (dose initiale 400 mg/m2, puis 250 mg/m2 chaque semaine + Folfiri toutes les deux semaines), dans l'autre groupe, ils recevaient Folfiri seul.
Les résultats ont montré : que la durée moyenne de survie sans progression était plus longue dans le groupe cétuximab + Folfiri (8,9 mois vs 8 mois, p = 0,0479), ce qui représente un gain de 15 % en faveur de la combinaison, que le taux de réponse objective était significativement plus élevé dans le groupe cétuximab + Folfiri ; et que, dans ce groupe, le nombre de patients dont la tumeur avait régressé était également plus important (46,9 % vs 38,7 %, p = 0,0038).
Par ailleurs, l'analyse d'un sous-groupe de patients qui avaient des métastases hépatiques initialement non résécables (près de 20 % de la population de l'étude) fait apparaître la supériorité de la combinaison cétuximab + Folfiri : deux fois plus de patients ont vu leurs métastases disparaître complètement (9,8 % vs 4,5 % dans le groupe Folfiri seul), la durée moyenne de survie sans progression était plus longue (11,4 mois vs 9,2 mois, p = 0,023).
Le traitement a été globalement bien toléré, avec des effets secondaires semblables entre les deux groupes. Les effets indésirables de grade 3-4 les plus fréquents dans le groupe cétuximab + Folfiri, comparé à ceux du groupe Folfiri étaient des diarrhées (15,2 % vs 10,5 %), une neutropénie (26,7 % vs 23,3 %) et des réactions cutanées de grade 3 (18,7 % vs 0,2 %), ces réactions cutanées sont corrélées avec l'efficacité du cétuximab.
«Les résultats de cet essai confirment les avantages que représentent la mise au point de nouveaux schémas thérapeutiques pour améliorer le pronostic des patients atteints d'un cancer du sein métastatique. Par ailleurs, ils corroborent les résultats de l'étude BICC-C présentés au cours du dernier congrès de l'Asco (American Society of Oncology) qui prouvaient la supériorité de la combinaison bévacizumab+ Folfiri sur le protocole Folfiri seul (amélioration de la durée de survie sans progression). »
Première ligne.
«Les données issues des études CRYSTAL et BICC-C renforcent ce qui a déjà été démontré par les essais cliniques précédents, à savoir l'efficacité de l'irinotécan comme thérapie de première ligne de choix, pour les patients atteints d'un cancer colo-rectal métastasé, sous forme de Folfiri seul ou en association avec ces agents thérapeutiques ciblés», conclut le Pr Marcus Moehler (université Johannes Gutenberg, Mayence, Allemagne).
Barcelone, 9e Congrès mondial sur le cancer gastro-intestinal. Conférence de presse organisée par le Laboratoire Pfizer.
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