Monsieur le député, comme vous l’avez peut-être lu dans le « Ouest France » daté du 27 décembre 2012, mon confrère, le Dr Leboucher a décidé de cesser, à 48 ans, son activité libérale le 1er janvier 2014 au motif d’un « burn out » dû à la loudeur croissante des tracasseries administratives et aux exigences toujours plus pressantes des patients.
En ce qui me concerne, j’avais décidé de prendre une retraite anticipée en juillet 2014, ce qui risque de ne pas pouvoir se faire. En effet, il n’y a pas de remplacement au départ précipité de mon confrère et il est hors de question de laisser dans la difficulté nos patients ainsi que le troisième confrère installé dans notre maison médicale.
Ma décision de pré-retraite est motivée non par une lassitude professionnelle – j’aime toujours, au contraire, mon métier de généraliste rural – mais par le matraquage fiscal organisé depuis votre arrivée au pouvoir et ce malgré les promesses électorales de notre Président de la République de ne pas trop toucher les classes moyennes.
C’est votre politique générale qui a créé ma morosité (partagée par de nombreux Français) car ce matrage, déjà difficilement supportable en soi, n’est pas accompagné des grandes réformes qui s’imposent dans notre pays.
Quelques remarques non exhaustives à ce propos devraient attirer votre attention de législateur. Les régimes spéciaux et acquis sociaux divers sont des sujets d’inégalités patentes. Actuellement âgé de 63 ans et demi, je reçois dans mon cabinet des patients de mon âge retraités depuis 13 ans qui ne sont pas gravement malades, qui n’ont pas eu de métiers particulièrement pénibles et dont l’espérance de vie est même supérieure à la moyenne.
Cet exemple n’en est qu’un car des réformes de bon sens sont à faire pour simplifier la vie du citoyen. Médecin, je suis incapable de remplir une feuille de salaire ou de faire correctement mes diverses déclarations d’impôts, la législation en ce domaine étant d’une complexité bien française...
Une remise à plat aurait été nécessaire dans de multiples domaines. Depuis votre élection, les réformes, plus ou moins médiatisées, vont de la suppression du jour de carence des fonctionnaires au « mariage pour tous » : des réformes « d’urgence absolue » qui ont monopolisé beaucoup d’énergie et de temps. Aujourd’hui, la pénalisation de la prostitution et, bientôt, l’euthanasie...
Réveillez-vous messieurs les politiques, car vos petits arrangements entre amis conduisent le peuple à une désapprobation générale qui porte l’électeur à des votes extremistes peu souhaitables...
Veuillez recevoir, monsieur le député, l’assurance de mes respectables sentiments.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature